Atomic man explore le genre aux Subsistances

Atomic Man, chant d'amour

Les Subs

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Théâtre / Dans cette saison qui aura vu naître un mouvement exceptionnel de libération de la parole féminine, la compagnie La Maison questionne la place qui reste à l'homme dans une création sans nuance et trop pléthorique pour convaincre. 

Enfin entendue, la génération naissante d'artistes féminines s'empare de la question du genre avec bonne grâce et nécessité. L'autrice Julie Rossello-Rochet (dont le Part-Dieu chant de gare était un brin démagogique) et la metteuse en scène Lucie Rébéré s'allient pour ce chant d'amour tout récemment créé au festival Ambivalence(s) piloté par le CDN de Valence, où elles sont membres du collectif artistique. Elles suivent Arthur, né quand la France du foot décroche le Graal et commentent son apprentissage de la vie adulte dans son identité masculine.

Cinq comédiennes endossent tous les rôles et, quand elles interprètent des hommes sur le plateau, ne sont pas à une exagération près. Bien sûr, lorsqu'elles figurent un collectif d’hommes venant faire les états généraux de leur cause, s'asseyant lourdement sur des tabourets, clamant d'une grosse voix de beauf que « c'était mieux avant, quand chacun avait sa place définie dans la société », il est facile d'imaginer que c'est à prendre au millième degré, comme chez les Chiens de Navarre. Cependant, elles se coincent dans cette caricature et ne la dépassent pas, livrant une image unique et inique des hommes. Vertigineusement inquiétante.

« Je vais me le faire »

La version présentée aux Subs sera fortement remaniée par rapport à celle vue au festival Ambivalence(s). Cependant, pour traverser la double décennie qu'elles embrassent, elles convoquent, en extraits sonores, les temps forts d'une actualité mondiale déglinguée (l'opération Tempête du désert, l'attentat dans les tours jumelles mais aussi le Kärcher de Sarkozy et des propos obscènes de Trump). Leur point commun ? Être prononcé par des hommes qui ne réagissent qu'à la pulsion, leur « territoire ». En préambule, alignées en bord de scène, elles avaient esquissé une fable, celle d'un ours, métaphore de l'homme, unilatéralement l'Ennemi.

Dans une scénographie encombrante (un grand bocal de verre) qu'elles utilisent astucieusement (mais qui devrait rester au vestiaire aux Subs), elles livrent un spectacle grand guignol, où les éjaculations sont une salve de paillettes et les accouchements un surgissement de ketchup. Mais si la révolution #metoo a permis l'indispensable émergence de la parole des femmes, elle est aussi le premier acte d'une réconciliation avec l'autre gent. Ici, il n'en est jamais question.

Atomic man
Aux Subsistances les vendredi 22 et samedi 23 juin

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