Blues / Avec ses Narodniks, l'Australien Rhyece O'Neill développe un blues poisseux et lettré, où l'on mord la poussière de l'outback pour renaître plus fort.
On pourrait appeler ça de "l'Übermensch blues". C'est même le titre du premier album de Rhyece O'Neill – en référence à Nietzsche et non au célèbre service de voiturage.
D'ailleurs nombre de titres de ses chansons habitées pourraient permettre de définir l'univers du chapeauté australien, quelque chose comme un croisement des ricains charbonneux David Eugene Edward et Mark Lanegan et d'un autre Aussie, Nick Cave, perdu dans la mangrove du Nord du pays-continent (auquel il convient d'ajouter quelques embardées mexicanisantes) : The Lynchian Method, Daddy was a narc, Dark wind ruminations, Run to the dust, His burning chair, Black sun, Death of a Gringo (titre du deuxième album)... comme une compilation de récits malfaisants et plus grands que la vie étalonnés sur les routes, dans les bars et les pubs du très hostile outback australien, où le public n'est guère cajolant et force toujours le dépassement de soi.
C'est là qu'avec ses Narodniks (du nom d'un mouvement de socialistes russes non marxistes de la deuxième moitié du XIXe) O'Neill, qui connaît bien ces contrées perdues a donné vie à des morceaux aux influences plus littéraires que ne pourrait le laisser penser leurs accents redneck, avant de les enregistrer à la vitesse de l'éclair et dans les conditions du live une fois revenu à la civilisation (à Melbourne). Sa réputation grandissant Rhyece O'Neill, dont l'autre projet Greta Mob jouit également d'une belle cote, a déjà tourné avec Brian Jonestown Massacre, Hanni El Khatib et White Denim, belle brochette d'Ubermensch rock.
Rhyece O'Neill + Johnnie Carwash
Au Farmer le jeudi 6 septembre