Blake Edwards et femmes libres dans les salles du GRAC

C’est une semaine faste pour les publics des salles du réseau GRAC projetant les films Ciné-Collection, car deux programmations se chevauchent : deux films s’en vont et trois arrivent. Pas de quoi verser des larmes pourtant, à moins qu’il ne s’agisse de pleurs de rire puisque dans le duo partant figurent un éléphant en couleur qui mousse, un Indien gaffeur et une Française à la voix sucrée, tous plus ou moins invités à la Party de Blake Edwards (1968). Ce monument d’humour absurde, avec un Peter Sellers déchaîné, fait passer Projet X pour un goûter d’anniversaire de petite section de maternelle. Également à l’affiche, une tendre comédie romantique du même Blake Edwards inspirée de Truman Capote (qui ne passait donc pas son temps à médire en se gavant de bulles), Breakfast at Tiffany’s (1961) avec la délicieuse Audrey Hepburn en chasseuse d’époux fortuné délurée et George Peppard en amoureux transi.

Pour succéder à cette paire magique, rien moins que trois œuvres célébrant des femmes libres ; des femmes s’affranchissant du patriarcat d’un coup de tête, de poing ou de reins. Cette dernière option est retenue par la belle Marie, héroïne revancharde de La Fiancée du Pirate (1969) de Nelly Kaplan, présentant l’addition à une sale bande de machos hypocrites. Rebelles à deux et jusqu’au-boutistes, Thelma et Louise sont contraintes à une fuite sans issue dans le film de Ridley Scott (1991) après une agression. Quant à la plantureuse Jasmin, c’est le plus pur hasard qui la place aux portes du Bagdad Café dans le film de Percy Adlon (1988). Mais dans cet estaminet décrépit, loin de son mufle de mari, au milieu de nulle part et parmi une faune hétéroclite, elle pourra se transfigurer et enchanter son monde. Trente ans après sa sortie, ce film en fera-t-il autant ? La chanson de Jevetta Steele, Calling you, y contribuera quoiqu’il arrive…

Ciné-Collection
Dans les salles du GRAC