High school musical : The Lemon Twigs

The Lemon Twigs

Épicerie Moderne

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Rock / En concert à l'Épicerie Moderne, la géniale fratrie d'Addario a livré l'an dernier Go to school, un deuxième album en forme d'opéra rock vintage et aux airs de confession intime sur une jeunesse vécue à contre-temps et à contre-courant. Un impressionnant tour de force.

Il y a les gens dont on dit qu'ils ne sont pas nés au bon endroit et ceux qui ne sont pas nés à la bonne époque. Ce qui conduit parfois les intéressés, pour le meilleur et pour le pire, à vivre dans un anachronisme perpétuel. Une uchronie intime.

C'est un peu le cas de Brian et Michael D'Addario, duo rock particulièrement juvénile venu de Long Island, déjà remarqué sous le nom de The Lemon Twigs avec Go Hollywood à un âge où l'on finit à peine de cirer les bancs du lycée. Deux frères dont on jurerait que l'âme est restée coincée quelque part entre la british invasion des années 60 et le glam-rock flamboyant des 70's.

Faut-il en effet être d'une autre époque pour produire en guise de second album, aux âges de 20 et 22 ans, un mélange d'opéra rock et de comédie musicale tel qu'on en a vu fleurir beaucoup à une époque où les Who eux-mêmes flirtaient avec la vingtaine, où Elton John avait encore quelques cheveux, où David Bowie jouait les ambigus, où Freddy Mercury portait la frange et où Todd Rundgren était considéré comme un authentique magicien.

Assumant leur jet-lag existentiel, c'est bien sur les traces de ces glorieux aînés que The Lemon Twigs ont décidé de faire cavaler les brindilles qui leur servent de jambes au long d'une œuvre baroque et folle.

Mille-feuille musical

Le pitch : les aventures d'un chimpanzé adopté – petite excentricité toute 70's, là encore – qui découvre le lycée et toute la vie sociale et amoureuse qui va avec. A commencer par le harcèlement scolaire.

Le fait est que ces deux génies précoces montés sur scène très tôt dans le domaine de la musique comme dans celui de la comédie s'acquittent de l'exercice avec une expertise, une virtuosité et une inventivité qui laissent pantois – tous les genres et passages obligés d'une comédie musicale rock sont dans la partie avec un goût d'authenticité manifeste et un vrai sens des montagnes russes émotionnelles et du mille-feuille musical. Et par là brouillent sévèrement nos propres repères temporels : nous présenterait-on Go to School comme une œuvre de Rundgren où d'un des artistes précités – mais aussi Alex Chilton, les Kinks ou Neil Young – qu'on le prendrait pour argent comptant.

Mais loin de l'exercice de style, ce qu'il faut voir dans Go to School, c'est aussi la belle confession parabolique de deux adolescents prodiges et donc différents pour qui l'école n'a pas toujours été une partie de plaisir. Le cri du cœur alambiqué et glamoureux de deux artistes en devenir qui ne se sont jamais vraiment trouvés à leur place dans le vrai monde et dans leur époque. Et peuvent se permettre d'enfin le revendiquer.

The Lemon Twigs
À l'Épicerie Moderne le samedi 2 mars

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