Radio Elvis : chercher les garçons

Radio Elvis + Parka Valentine

Épicerie Moderne

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

French pop / Tête d'affiche des Chants de Mars, Radio Elvis avait plus que convaincu avec son premier album "La Conquête". Avec son successeur, "Ces Garçons-là", le trio semble s'être trouvé pour de bon.

On peut s'être rapidement trouvé et continuer à se chercher. C'est toute l'entreprise menée par Radio Elvis sur son deuxième disque titré Ces Garçons là, comme s'il s'agissait de présenter un ensemble de chansons comme une définition de soi-même. Ou une redéfinition.

On pensait pourtant avoir bien cerné l'essence de Radio Elvis dès La Conquête, un premier album qui avait gravé à l'eau forte une identité musicale qui ne l'était pas moins et avait conquis la critique autant qu'un large public, lançant le groupe sur les routes pour 250 dates.

Sauf que si La Conquête définissait quelque chose, ce n'était peut-être pas encore tout à fait un groupe achevé. C'est au fil de sa composition, de sa promotion et surtout de la tournée qui a suivi que les trois garçons qui, chose rare dans le paysage, ne sont pas des amis de toujours, ont appris à se connaître presque autant personnellement qu'artistiquement.

Et finalement à affiner les contours d'une identité commune qui se perdait peut-être, même si positivement, dans les influences éparpillées, les métaphores de Guénard et surtout le vagabondage beaucoup, le voyage – la fuite ? – étant un thème omniprésent d'une Conquête qui n'était peut-être que celle de Radio Elvis par ses membres.

La sueur et le sang

Ce serait donc Ces garçons-là, Radio Elvis. Ceux qu'on trouve sur cet album, plus riche que le précédent, moins frontal mais plus direct, toujours saisi d'une urgence mais cherchant une profondeur plus personnelle. Une réalité à saisir au fil de la plume de Pierre Guénard moins abstraite, moins onirique, plus encline à ramasser la réalité et à la restituer pour ce qu'elle est.

Cela donne des titres terribles, saisissants – dans les deux cas, à tous les sens du terme – notamment sur cette triplette sise au cœur de l'album : Prières perdues (morceau écrit à même la plaie des attentats du Bataclan), Bouquet d'immortelles (sublime chanson d'amour), La sueur et le sang (variation pulsatile sur la solitude) qu'un piano vient chaque fois habiller comme un linceul.

Car voilà un disque qui tout en célébrant les pulsions de vie d'une formation inaltérable semble se débattre tout du long avec la question de la mort et de la finitude, du temps qui passe déjà et qui peut s'arrêter. Et donc empreint d'une certaine urgence de se raconter, de s'avouer, sans faux-semblants.

Comme sur le morceau-titre Ces Garçons-là, qui évoque en une martiale cavalcade, la difficulté à s'affirmer en temps qu'homme, dans la sueur et le sang, justement. Et ce que cela suppose de courage et de lucidité pour en prendre conscience et surtout le confesser.

Radio Elvis
À l'Épicerie Moderne (dans le cadre des Chants de Mars) le mercredi 27 mars

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