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Sous le ciel de Tashkent : "Au bout du monde"

Drame / Présentatrice d’une émission japonaise de découvertes géographiques, Yoko est en reportage en Ouzbékistan. Aux nombreuses difficultés “pimentant” son tournage s’ajoute une mélancolie intime qui l’occupe hors caméra. Samarcande et Tashkent sont si loin de Tokyo…

Tout comme les compatriotes de sa génération et des suivantes, tels Kore-eda ou Kawase, que son effrayante productivité ferait passer pour des paresseux, Kurosawa manifeste une certaine porosité à l’Occident tranchant avec l’esprit d’insularité ordinairement attribué aux artistes nippons. Deux ans après son escapade parisienne pour Le Secret de la Chambre noire, il jette son dévolu sur l’Ouzbekistan, plus proche géographiquement du Japon mais porteur d’un exotisme mystérieux. Et même si ce film est sans le doute le plus étranger au genre fantastique qu’il ait jamais réalisé, Au bout du monde se trouve traversé par une impression de bizarrerie et de déphasage constants.

Ce trouble n’a rien de surnaturel : Yoko ne parlant pas l’ouzbek, éprouvant le manque de son fiancé, ambitionnant une carrière de chanteuse plutôt que de présentatrice ; subissant un tournage compliqué et devant de surcroît feindre la félicité suprême devant l’objectif, a bien des raisons d’être désorientée. Le seul expédient à ce sentiment d’égarement, elle le trouve dans l’errance physique, à l’occasion de balades solitaires et souvent nocturnes, qui la recentrent. Éloge de la perte (parce qu’elle amène les retrouvailles), chasse au Snark ouzbek, mise en boîte des programmes télé standardisés et hommage inattendu à Edith Piaf, ce voyage en terre inconnue est un retour heureux à une sérénité intérieure.

Au bout du monde
Un film de Kiyoshi Kurosawa (Jap-Ouz-Qat, 2h) avec Atsuko Maeda, Ryô Kase, Shôta Sometani…

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