Mardi 17 septembre 2019 S'immerger, participer, regarder, manger peut-être : les musées patrimoniaux se déclinent en diverses formes pour évoquer pêle-mêle la gastronomie, les prisons, les murs ou la graphie. Débroussaillage.
Photo : © CHRD
Street Art / Puisque pour les vingt ans de la Chute du Mur de Berlin, le CHRD avait fait une expo historique et didactique, pour le trentenaire de ce haut fait, il convie six street artistes pour une parenthèse simple voire simpliste.
Force est de constater que faire appel aux artistes de l’espace urbain, aux slameurs et danseurs hip-hop pour les nombreuses déclinaisons de l’expo (entamée début novembre) réussit au CHRD. Les chiffres de fréquentation sont importants chaque week-end (400 personnes), le public rajeunit. Et ce n’est jamais une anecdote pour un lieu patrimonial et de mémoire comme celui-ci. Les artistes réunis sont bien conscients du terrain qu’ils investissent comme en témoigne l’un d’eux dans le (seul) cartel vidéo : « le CHRD est chargé d’Histoire. Ça nous renvoie à une époque où il fallait faire hyper attention si on voulait écrire des choses sur les murs pour ne pas se faire attraper et qui n’a rien à voir avec notre époque, car on ne met pas nos vies en danger en faisant de l’art. » Au premier niveau, des mots de Petite Poissone au sol et en l’air guident vers un travail collectif : derrière un mur est abandonnée une statue de Liberté misanthrope. Dans la contre-allée, Big Ben dresse un portrait de "Jhitler", Hitler se confondant avec Joker.
Côté
Au sous-sol, place à la réalité augmentée à activer avec un téléphone pour que, sur un rat énorme, symbole du rebut, soit projeté un texte, et lorsque qu’un Indien est passé aux ondes de ce scanner, c’est la carte de l’Amazonie qui prend feu. Efficace mais très basique — comme ces mots que Petite Poissone invite à taper à la machine pour constituer un mur de mots des visiteurs : à la fois naïf et beau. Enfin, les illustrations crayonnées d’Agrume affirment une simplicité tendre qu’il n’est pas besoin de grimer de barbelés pour qu’apparaissent la douleur de ceux que les inégalités, écologiques ou économiques, condamnent. Reste alors à écouter les notes de Rostropovitch restitués par Oak Oak pour se rappeler l’origine du projet, Berlin et sa commémoration. En juin, le CHRD revient à son savoir-faire en s’attaquant à L’Étrange défaite de 1940.
La Chute des Murs
Au CHRD jusqu’au dimanche 26 janvier
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