Théâtre / Quelques pointures avignonnaises continueront leur tournée en cette deuxième partie de saison et surtout la jeune scène locale (ou pas) revient avec de nouvelles propositions. Coup d'œil très exhaustif de ce qui vous attend.
Après Noël, voici que le Conte du même nom débarque sur les planches. Parce que le film d'Arnaud Desplechin est une splendeur de finesse, de gravité et d'espièglerie, la pièce qu'en a faite Julie Deliquet est plus qu'une promesse — d'autant qu'elle avait signé une trilogie générationnelle (Derniers remords avant l'oubli / La Noce / Nous sommes seuls maintenant) avec Brecht, Lagarce et un travail collectif de sa compagnie In Vitro. Son adaptation actuellement au festival d'automne à Paris sera au Radiant en février, avec le jeune Thomas Rortais (formé au Conservatoire de Lyon) déjà vu chez Michel Raskine (dont le parfait Blanche-Neige est à la Croix-Rousse en janvier). Une autre Julie sera aux Célestins, Duclos, directrice du CDN de Reims avec son Pelléas et Mélisande (mars) moins bien accueilli à Avignon cet été que son adaptation convaincante de La Maman et la Putain. Peu apprécié aussi dans la Cour d'honneur en juillet dernier, mais qui pourtant se bonifie au fil des heures : Architecture de Pascal Rambert et sa flopée de stars (Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Denis Podalydès, Stanislas Nordey) sera aux Célestins en février.
Côté TNP (qui depuis le 1er janvier est dirigé par Jean Bellorini), Sylvain Creuzevault et Wajdi Mouawad seront les stars du semestre avec Les Démons (janvier) et Mort prématurée d'un chanteur populaire avec Arthur H (en mars-avril).
Quoi / maintenant
C'est au Point du Jour qu'il faudra aller chercher trois des jeunes compagnies qui montent : le collectif féminin stéphanois Marthe qui se penche, dans une création, sur la généalogie de l'auto-défense avec Tiens ta garde (avril), Étienne Gaudillère qui reprend Pale blue dot sur l'affaire Wikileaks (mai) et François Hien qui rejoue La Crèche sur l'affaire Baby Loup (mars-avril) après avoir baptisé la Célestine retrouvée par Olivier Masson doit-il mourir ? (en janvier puis à La Mouche en mars) et le procès fictif d'un aide-soignant qui a mis fin à la vie d'un malade incurable (janvier). Inspirée par l'affaire Vincent Lambert, cette pièce est pour autant totalement fictive et a été écrite bien avant le le décès de ce dernier cet été. À la Renaissance, c'est Maud Lefebvre de ce même collectif X qui s'attaque à Cassavetes en montant en bi-frontal Une femme sous influence (janvier) après son très troublant Maja l'an dernier. Autre artiste à découvrir à Lyon : Marion Siéfert vient au TNG avec deux spectacles, 2 ou 3 choses que je sais de vous (en janvier dans lequel elle interroge la part de nous-mêmes que nous confions aux réseaux sociaux) et Le Grand sommeil (en avril sur l'écoute accordée à l'adolescence). Et puis deux ovnis si différents programmés un 14 février en dehors des salles pré-citées : Anquetil tout seul, au Sémaphore d'Irigny avec une très belle interprétation de Matila Malliarakis de ce champion si déglingué et le magistral Rose et la hache, au Théâtre de Vienne, mis en scène par Georges Lavaudant en 1979 avec Ariel Garcia-Valdès, ou comment le dramaturge Carmelo Bene a raconté l'accession au trône du sanguinaire Richard III.