Street Art / Gilles Ducloux avec ce documentaire rend hommage à Martial Noury, street artiste des Pentes plus connu en tant que Mars, retrouvé mort en 2019.
Le 16 août 2019, le corps sans vie de Martial Noury est retrouvé dans le Rhône en Ardèche. Street artiste plus connu sous le nom de Mars, cette figure pittoresque (et tatouée) de ce qui reste de marges punk croix-roussiennes menait l'existence des gens vivant dans la rue : soumise aux aléas du quotidien et exposée à mille dangers. Sa disparition fut donc moins une surprise qu'un choc pour ses amis et ses proches. L'autopsie ne révélant aucune trace d'eau dans ses poumons (excluant donc la noyade), ceux-ci manifestèrent le désir qu'une enquête approfondie soit menée afin de connaître les circonstances exactes de la mort de Mars : accidentelle ou... criminelle.
Gilles Ducloux, qui avait le projet de consacrer un documentaire à Martial Noury, a ainsi changé son fusil d'épaule et sa démarche. S'ouvrant sur une quinzaine de minutes d'images du disparu plein cadre, pantin désarticulé et poétique expliquant sa philosophie artistique, son film Boire pour éteindre, fumer pour rallumer tente ensuite, avec une maladresse touchante et dans un brouhaha affectif, de cumuler mémorial à Mars et mise en place du collectif réclamant justice pour le défunt. De bonnes intentions qui ne donnent pas un grand film, loin s'en faut — d'autant qu'il s'arrête (après le générique, qui plus est) juste quand cela devient intéressant d'un point de vue judiciaire — mais témoignent de la sincérité et de la fidélité des amis de Martial, réunis au sein du bien nommé collectif Non Omnias Mortis, je ne meurs pas tout à fait.
Boire pour éteindre, fumer pour rallumer
En VOD sur le site de la maison de production www.clou-lili-production.com