Bande Dessinée / Parmi les futurs locataires du Collège Truffaut réhabilité figure Lyon BD Organisation, l'association à la tête du festival homonyme depuis quinze ans et à la manœuvre d'une foultitude d'événements en lien avec les univers graphiques tout au long de l'année. Son projet ? Le Collège Graphique.
Un (presque) retour aux sources géographiques pour Lyon BD Organisation. À l'origine créée sur le plateau de la Croix-Rousse, où s'étaient tenues les premières édition du festival, l'association avait dévalé la colline pour trouver refuge sur les quais du Rhône. La manifestation initiale a depuis pris l'ampleur que l'on sait, travaillé avec tous les lieux culturels de la Métropole ou presque, coproduit des spectacles, des expositions ; édité des ouvrages, tendu des passerelles entre Lyon et le monde, en tissant des liens entre auteurs, autrices, lecteurs, lectrices... Actrice incontournable du paysage — de l'écosystème — BD lyonnais, Lyon BD Organisation se positionne également comme un partenaire économique de nombreux artistes et membres de la filière BD locale (scénaristes, coloristes, illustrateurs, éditeurs...), tout particulièrement auprès des talents émergents. L'équipe ne pouvait être qu'intéressée par le cahier des charges du Collège Truffaut.
Tout en un !
Le Collège Graphique qu'elle souhaite y installer constitue à la fois une synthèse et une phase de développement permise par ce lieu, la faisant passer de neuf à douze permanents en ETP. Outre ses bureaux, Lyon BD Organisation disposera d'un lieu d'accueil pour recevoir des auteurs en résidence — et ainsi accroître les déjà fructueuses dynamiques d'échanges internationales — ainsi que des salles d'exposition temporaires pour valoriser ses productions. LyonBD travaille également à l'installation d'un gigantesque atelier d'artistes, une sorte de super coworking qui pourrait permettre à quelques jeunes pousses sorties d'école (telles qu'Émile-Cohl) de faire leurs premiers pas professionnels, et surtout d'héberger L'Épicerie Séquentielle — association qui édite le mensuel BD Les Rues de Lyon.
Plusieurs “étages“ donc, et surtout une évidente cohérence dans la complémentarité des approches que le maire de Lyon semble avoir appréciée. Lors de la présentation du chantier, Grégory Doucet, en évoquant la future présence des « artistes, dessinateurs, scénaristes de BD » a d'ailleurs souligné « l'envie d'investir dans le festival Lyon BD, parce que c'est une branche du secteur culturel qui se développe, qui foisonne [et] on a aussi besoin de le donner à voir. »
Reste qu'il demeure un flou dans la faisabilité globale du projet : l'attribution définitive des lots est suspendue à plusieurs décisions politiques, dont celle de la mairie du 1er arrondissement dirigée par Yasmine Bouagga*, qui étudierait un autre dossier...
* Sollicitée, cette dernière n'a pour le moment pas donné suite à nos sollicitations