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Satriale : une nouvelle cave à vin nature sur les Pentes, branchée bon son

Caviste / En bas des Pentes, une nouvelle cave à vins naturels : Satriale. Tenue par une bande d’amis, aussi exigeants en matière de bons sons que de bons pifs. 

L’entrée de la Grande Côte était jusque là gardée à main gauche par un tandoori, à main droite par une épicerie de nuit, qui ferma définitivement — c’était dans le monde d’avant. Elle a pris aujourd’hui les atours d’une cave à vins. Derrière de grandes baies vitrées, on voit de belles quilles dressées sur leurs piédestaux. Des bouteilles distanciées, remplies de vin nature. Donnez la définition que vous voudrez : liquide branché, piquette, nectar délicieux, vin véritable. La seule vérité c’est que le vin ici est nu (on dit "sans intrant"), fait de raisin juste pressé, fermenté, embouteillé. Les contenants on l’a dit, ne sont pas empilés, mais exposés, exhibant de belles étiquettes. L’équipe a travaillé avec Mačka pour éditer la sienne, qu’elle pose sur des bouteilles remplies de beaujo (signé Karim Vionnet), tirées d’un fut. Et derrière les apparences ? Les tauliers goûtent juste, et parlent bien. Par exemple d’un vin catalan, dont on vante la « complexité ludique. On aime quand il y a une information en bouche différente, c'est-à-dire qui te sort du domaine standard des chardos bien secs, sans pour autant que ce soit rebutant ». La complexité cette fois est l’œuvre de Toni Carbó, l’un des chouchous de la cave, « qui a des méthodes de vinification bien particulières, en amphore, uniquement à partir de cépages autochtone. Ça donne quelque chose tout en finesse et en même temps, bien vif, très tendu. »

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C’est Clément Ruspil qui parle. Par ailleurs programmateur musical pour Trax, il tient les rennes d’un projet collectif, mené avec quatre compères (Paul, Adjan, Jean-Louis, Mathieu). Une bande de potes (« on se connaît depuis gamins »), qui traina à Paris et prit goût au vin nature du côté de Belleville (la Cave de Belleville) et de la rue Amelot (11e : au Delicatessen et au Clown Bar). Le confinement et la baisse d’activité dans le secteur culturel leur ont offert l’occasion de lancer ce side project : « On voulait que ce soit un lieu hybride même si je n’aime pas ce terme, mais en tout cas qu’on puisse venir discuter, écouter de la musique, feuilleter une revue. » Ça donne une cave paradoxale, remplie de sons et de lumière.

3 rangées de 17

Comme sources d’inspiration, Clément cite, pour l’idée de satisfaire à la fois le goût et l’ouïe, Bambino un resto à vin(yle)s parisien, et pour la manière de présenter les liquides : le Cave, le bar à vin du Chateaubriand (Paris, toujours) tenu par Mouloud Ourabah. Comme chez ce dernier (qui lui aussi baigna dans la musique, du côté de Concrete), on retrouve une sélection très resserrée, qui lorgne aisément au delà des frontières. Chez Satriale (qui n’est pas le nom d’une fête romaine, plus sûrement un hommage aux Soprano) on franchit gaiement les Pyrénées, pour s’abreuver de Toni Carbó donc, mais on aime aussi la Sicile, et ses pointures COS ou Cornelissen, on s’aventure sans problème en Autriche (Gut Oggau), et quand c’est en Ardèche c’est pour le vin rare d’un Danois (Anders Frederik Steen, ancien sommelier du Noma). Pas dit, ceci dit, que ces cuvées resteront longtemps sur les murs : on s’astreint ici à ne présenter que 51 cuvées (3 rangées de 17), en petites quantité. L’objectif est d’avoir une sélection claire et renouvelée chaque semaine.

Pour l’été et au-delà, Clément laissera platines et tire-bouchons à Jérôme alias RIGO, co-fondateur du collectif bordelais SUPER Daronnes. Avec les beaux jours et la détente annoncée, on devrait retrouver chez Satriale, outre de nouvelles cuvées, à déboucher sur le trottoir (tabourets et droit de bouchon à 5€), des sessions d’écoute musicale, « pourquoi pas pour commencer autour de la disco, et bien sûr du vin nature. »

Satriale
1 rue des Capucins, Lyon 1er
Du mardi au samedi de 10h à 21h

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