Sur Disney+ / Le dernier Pixar en date, court et beau, dispo sur Disney+.
Aux abord des côtes italiennes, Luca est un gentil petit monstre marin tenu à l'écart des humains par ses parents. Jusqu'à ce qu'il rencontre Alberto : celui-ci lui révèle qu'il peut prendre forme humaine sur terre. Les deux amis vont s'enfuir et s'inscrire à un concours leur ouvrant le monde...
Luca tranche par la simplicité de son intrigue — ce qui ne signifie pas qu'elle soit simpliste — comme en atteste la brièveté du film. Rappelant par son esprit “entre terre et mer“ Ponyo sur la falaise ou Lou et l'île aux sirènes, l'arc dramatique principal, la quête de Luca et d'Alberto, est elle-même basique, à hauteur de rêve d'enfant (même si la Vespa symbolise davantage qu'un deux-roues, la liberté et l'émancipation de leur quotidien, l'adolescence, etc.) ; l'unité de temps (l'été), de lieu (le village façon Cinque Terre), et d'action (la préparation du concours) est par ailleurs respectée. Cette épure presque nippone s'avère aussi bienvenue : en resserrant le film sur l'essentiel, sans digression, elle permet aux plus jeunes spectateurs de mieux saisir les enjeux métaphoriques. Peut-être également à certains parmi les plus grands, d'ailleurs...
On ne peut que saluer le rendu esthétique de Luca, et notamment le travail sur la couleur, envoûtante évocation d'une Italie de cartes postales rehaussée par une touche de nostalgie grâce aux affiches de Fellini et consorts disséminée ici ou là. Un peu plus cliché s'avère la musique (c'est l'équivalent de l'accordéon qu'on réserve à Paris). Mais on pardonne car la B.O. est dépourvue de chansons et qu'en français, on bénéficie d'un écho émouvant entre des images de Marcello Mastroianni et la voix de sa fille. Dommage, une fois encore, que tout cela ne profite pas au grand écran...
Luca
Un film d'animation de Enrico Casarosa (É-U, 1h36) avec les voix (v.f.) de Aloïs Le Labourier Tiêu, Matt Mouredon, Juliette Davis, Chiara Mastroianni...