Singa met en relation réfugiés et accueillants

Solidarité / Une chambre libre, l’envie d’accueillir et de vivre une expérience interculturelle, et de la bienveillance. Ce sont les seules conditions nécessaires à l’accueil de personnes réfugiées avec le programme J’accueille de Singa.

« On veut casser la relation aidants-aidés. Notre logique, c’est le faire-avec. Pas le faire-pour » explique Birgit Vynckier, membre du mouvement citoyen Singa — le fil, en lingala. Une communauté de 2700 membres à Lyon, 50 000 dans toute l’Europe, avec un objectif : favoriser les liens entre les personnes réfugiées et les citoyens de la société d’accueil. Pour ce faire, plusieurs leviers sont mis en place, dont le programme J’accueille qui met en relation les habitants disposant d'une chambre libre et les personnes bénéficiaires de la protection internationale sans solution de logement. « L'idée n'est pas seulement de proposer un hébergement, mais surtout un accueil, du partage, de l'échange interculturel entre accueillants et accueillis. Il faut que tout le monde y gagne. »

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Un programme né d'un double constat : d’un côté, des milliers de personnes réfugiées bénéficiant de la protection de la France se retrouvent sans solution de logement stable ni de contact avec les membres de leur société d’accueil. De l’autre, des milliers de citoyens manifestent leur souhait d’ouvrir leur porte à une personne réfugiée.

« Grâce à J’accueille, les personnes réfugiées acquièrent la stabilité leur permettant de se consacrer entièrement à leurs projets. Certains reprennent leurs études (42, 4%), d’autres ont enfin le temps de rechercher un emploi ou une solution de logement pérenne ou même de monter des projets entrepreneuriaux. »

Parmi les personnes accueillies : des adultes (68% d'hommes et 21% de femmes), des familles (12%) mais aussi des enfants (11%). Au total, 630 personnes ont été accueillies par 2000 accueillants depuis le début du dispositif.

Un dispositif qui pâtit de la crise sanitaire

« Le Covid a vraiment impacté le programme. Comme les personnes ont eu peur du virus, elles ont eu tendance à se renfermer et ne plus souhaiter accueillir, ou à repousser la démarche. Ce qui est entendable, car intégrer une personne à temps plein dans sa vie privée en plein confinement, c’est vivre H24 avec elle. C’est quelque chose qui peut effrayer. »

Problème : le niveau de demande lui, ne cesse de croitre. À ce jour, ce sont quinze accueils qui ont lieu en simultané à Lyon. Trop peu. « L’idée, c’est d’avoir un roulement avec les familles. Souvent elles démarrent pour un mois, pour tester. 95% rejoignent l’aventure et prolongent l’hébergement. Certaines familles accueillent un an sans problème. »

Des démarches simplifiées

Pour accueillir, il faut pouvoir proposer une chambre fermée pendant au moins trois mois et habiter à Lyon, en région parisienne, à Montpellier ou à Toulouse. « On accompagne les familles dans toutes les démarches de l’accueil, avant, pendant, et après. Si tu souhaites accueillir, le processus peut se faire très vite, parfois en quinze jours »

Comptez dix étapes au total, de l’inscription à la prise de décision (réunion d’information, rencontre avec des accueillants, première mise en relation, accompagnement social et administratif…) « Ensuite, on signe un contrat tripartite entre Singa, les personnes accueillies et les familles. Ça c’est pour le très formel. Puis on élabore une charte d’accueil rédigée entre les accueillis et les accueillants. Ça évite certaines formes de frustration et ça permet de s’assurer de l’adéquation des attentes réciproques. »

J'accueille travaille en lien avec des experts du travail social : « ça déleste la famille des responsabilités qui ne sont pas les siennes, comme l’administratif ou le juridique. Le tout, c’est de vivre une belle aventure et de passer des moments de qualité ensemble. C’est génial de voir comme les personnes reprennent confiance en elles grâce aux familles. » Et pour les plus frileux de l’hébergement long, l’association a développé Les Vacances O Calm, une déclinaison du programme offrant la possibilité d’accueillir sur quelques jours, pendant des périodes de vacances.

Singa
Tuba, 145 cours Lafayette, Lyon 6e
T. 07 69 54 61 91
www.jaccueille.fr

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