Cité de la Gastronomie : ça cogite, ça cogite

Food / Le futur de la Cité de la Gastronomie ? Rendez-vous dans deux ans pour savoir. En attendant, on teste et on resserre le prisme sur l'alimentation pour en faire non plus un musée, mais un « lieu totem de la filière alimentaire ».

Toute la presse locale était conviée jeudi dernier au sein de la Cité de la Gastronomie par les services de la Métropole de Lyon, histoire d'en apprendre un peu plus sur l'avenir du lieu, dont la première incarnation voulue par la majorité macroniste d'alors et pilotée par l'opérateur espagnol MagmaCultura s'était soldée, comme le dit très bien Bruno Bernard, par un « fiasco » retentissant, laissant exsangue partenaires, mécènes et équipes. Le président de la Métropole s'est retrouvé dès son élection avec cet innattendu dossier sur les bras et on pouvait espérer au bout d'un an une vraie prise en main pour ce lieu emblématique et historique, situé en plein cœur de Lyon. Or, les idées pour incarner une vision patrimoniale, ce n'est visiblement pas le point fort des écologistes : du côté de la Ville, on ne sait toujours pas trop quoi faire de l'ancienne école des beaux-arts et du Musée Guimet, par exemple. Le projet Fagor-Brandt reste flou. Et pour la Cité de la Gastronomie... Eh bien, ça reste flou aussi.

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Bruno Bernard, accompagné de son vice-président en charge de l'agriculture et l'alimentation Jérémy Camus, du chef Régis Marcon et du patron de Seb, Thierry de La Tour d’Artaise, mécène, ont successivement pris la parole. Le chef Régis Marcon, survivant de la précédente équipe, reste dans les petits papiers de la nouvelle et concède : « nous avions quelques interrogations, c'est vrai, à l'ouverture. Nous n'étions pas prêts. Surtout, on s'est focalisés sur la scénographie qui est un échec. » Forts de ce constat, au sein du comité Rabelais qui est en charge de trouver une nouvelle orientation, aucun expert issu de la muséographie, de la scénographie ou ayant une quelconque expérience de la création d'expositions n'a été convié... L'apparition de proches d'EELV comme Boris Tavernier (association Vrac) ou Diane Dupré La Tour (Les Petites Cantines), dont les initiatives citoyennes sont fort bien menées et bienvenues, devrait toutefois nourrir positivement le futur projet. On note aussi la réconciliation avec les Toques Blanches, exclues du précédent projet : Christian Têtedoie et Joseph Viola font partie du comité d'experts.

Le comité Rabelais va réfléchir

Et il a donc été décidé de consulter, de tester, et de décider plus tard. Dans deux ans, exactement : en attendant, le site va recommencer à fonctionner, un peu au ralenti, sous l'égide de la Métropole qui allouera 1M€ de frais de fonctionnement par an à cette Cité qui devra s'inventer au fur et à mesure. Les salles patrimoniales seront ouvertes et des expositions temporaires organisées. Pour Régis Marcon, « sur l'expo permanente, on avait pêché. Le comité Rabelais va réfléchir. On se donne deux ans pour trouver une exposition qui tienne la route. Les expositions temporaires vont faire l'essence du lieu : sur le blé par exemple, ou le Japon comme on l'avait prévu avant. Mais le gros point fort, ce seront les ateliers. Avoir des expériences interactives, ça manquait. Dernier point important : l'événementiel. On peut associer cette Cité à des événements, de la musique... »

Ensuite, après toutes ces consultations et essais (le projet populiste de tirer au sort des citoyens plutôt que de faire venir des spécialistes n'a pas l'air d'avoir été abandonné), l'avenir de la Cité sera décidé, avec cet axe fort : l'alimentation. Ce ne sera plus un musée, mais « lieu totem de la filière alimentaire ». Côté gestion du lieu (DSP, régie...) rien n'a été acté. Conclusion de Bruno Bernard : « dans deux ans, on verra ce que l'on fait. »

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