Pour la Fête des Lumières, une année de transition

Fête des Lumières / C'est la première Fête des Lumières de l’ère post-Collomb, qui l’aura événementialisée au maximum. Toujours flamboyante sous la municipalité verte, l’édition 2021 s’ouvre à de nouveaux artistes et tente de pousser les barrières de son périmètre de sécurité imposé, du côté de Blandan.

À première vue, lors de l’annonce début novembre de la programmation 2021, il n'y avait pas de grands changements pour cette Fête des Lumières. Toujours ramassée en Presqu’île pour cause de périmètre de sécurité post-attentats 2015, toujours sur quatre jours avec les mêmes édifices et espaces mis en lumières. Pourtant, à y regarder de plus près, exit les noms des mastodontes qui régnaient sur la ville : Yves Caizergues, Skertzò, Damien Fontaine (qui était dans la cathédrale Saint-Jean ces dernières semaines) ou encore les Theoriz Crew et Benedetto Bufalino. Les reverra-t-on ?

« La porte est ouverte à tous, nous confie Romain Tamayo, chargé de projet Fête des Lumières à la Ville de Lyon, on choisit chaque année les meilleurs projets ». Avec 60% de renouvellement et 19 nouveaux artistes sélectionnés (pour 31 propositions), force est de constater que le changement est là. Et qu’il s’incarne dans ce site immense qu’est la colline de Fourvière. Jusque-là, il fallait embrasser le plus d’espaces possible, Benjamin Nesme et Marc Sicard se contentent du chevet de la cathédrale et du palais de justice pour caler leurs Visions, un tableau fixe de verre représentant des figures fantasmagoriques de la Renaissance sur lequel est projeté de la lumière. C’est un retour à l’essentiel, loin du showroom de nouvelles technologies de projecteurs qu’était devenu cet emplacement. Le retour aux artistes artisans se ressent aussi du côté de ceux qu’accompagnent les galeries lyonnaises BF15 (Caty Olive sur le quai Romain Roland) et Roger Tator (Sylvain Levrouw au Centre hospitalier Saint-Luc Saint-Joseph, pour une œuvre qui vivra tout décembre et peut-être au-delà).

La temporalité s’allonge également du côté des Subs qui accueillent, en plus d’un village pour les pros, Jordi Gali (voir ci-dessous) et une grosse lune qui veillera jusqu’aux vingt ans de l’institution le 31 décembre. Mieux valoriser la démarche de l’artiste semble être l’un des nouveaux credos de cette Fête qui a essuyé une pandémie, une annulation et dont personne ne sait trop prédire sa fréquentation (1, 6 M ? 1, 9 M ?) à 70% suivie par les Lyonnais et Auvergno-Rhonalpins.

Revenir aux basiques se traduit aussi par moins de partenariats avec le bling bling de Dubaï et Shanghaï, sans que l’international ne soit absent. Le Japonais Yasuhiro Chida fait ses premiers pas à Lyon, place Antonin Poncet, via des échanges avec un festival néerlandais ; la plateforme franco-allemande continue son chemin et un nouveau lien a été tissé avec l’Italie et permet de présenter une sculpture interactive dans la cour du musée Gadagne et une projection d’images sur le temple du Change. Côté hexagonal, la gare Saint-Paul reflètera un projet de jeune création primé lors d’un festival de mapping des Hauts-de-France.

Back to basics

Ce n’est pas encore le retour de tous les arrondissements, même si Blandan en embrasse trois d’un coup (beau score) et la Tête d’Or est exploitée en trois sites jusqu’à son lac. La Fête est toujours le seul événement en France à bénéficier d’un plan ORSEC activé, nécessitant qu’aucun véhicule (vélo inclus) ne circule dans son enceinte.

Quant à l’empreinte écologique, elle était déjà très vantée dans la période précédente avec notamment l’instauration des leds à la place des ampoules à sodium dans l’espace public, très voraces en énergie – Lyon fut pionnière avec un Plan Lumière initié par… Michel Noir. Pendant la Fête, la consommation d’énergie de la ville baisse « car pour faire les lumières (de la Fête), il faut déjà éteindre [l’éclairage public] » comme le rappelle, plein de bon sens, Romain Tamayo. Désormais, avec les nouveaux élus, l’approche est plus systémique constate-t-il. « La Ville s’engage à appliquer la norme internationale ISO 20121 dédiée à la transition écologique événementielle. Un opérateur va accompagner en ce sens la Fête des Lumières » et concernera aussi la Fête de la Musique, Tout l'Monde Dehors et d'autres du point de vue des installations artistiques mais aussi des transports induits, de la gestion des déchets, etc.

Pour assister à cette première étape d’une Fête des Lumières en remodelage, il ne reste plus qu’à espérer qu’il ne pleuve pas trop et surtout que les contaminations au Covid ralentissent la cadence. L’annulation ? « C’est une question à un million de dollars répond Romain Tamayo, le scénario de déambulation masqué dans l’espace public sans limite de jauge convient pour l’instant à la Préfecture. Peut-être faudra-t-il l’adapter dans les ERP — établissements recevant du public — tels que les Subs ou l’hôpital Saint-Luc Saint-Joseph ». Mais il est permis d’espérer le meilleur des scénarii !


Mise à jour du 30 novembre 2021

Le Préfet du Rhône a confirmé ce mardi 30 au matin que la Fête des Lumières aurait lieu et que le masque serait obligatoire sur la Presqu'île ; le passeport sanitaire sera demandé pour les lieux fermés.


Mise à jour du 7 décembre 2021 à 17h

La Fête des Lumières va se dérouler dans la même configuration de sécurité que « le marché de Noël de Strasbourg qui se rapproche le plus » de ce qui a lieu à Lyon cette semaine, selon le préfet du Rhône, Pascal Mailhos. Il a détaillé ce mardi 7 décembre les trois aspects des dispositifs de sécurité mis en œuvre durant la Fête des Lumières, du mercredi 8 au samedi 11 décembre.

Sécurité sanitaire

- Dans le périmètre sanitaire (parcs Blandan et Tête d’Or, ainsi que la Presqu’île dans une version élargie), le port du masque sera obligatoire sur la voie publique dès l’âge de 11 ans.

- Les conditions de consommation seront très strictes : pour manger et boire, il faudra aller dans une zone barriérée soumise à un contrôle du passe sanitaire, place Maréchal Lyautey. Jauge maximale : 1500 personnes. Sept vendeurs ambulants seront présents.

- Les terrasses seront autorisées à fonctionner et la consommation y sera possible.

- Dans les trois périmètres de la Fête (parcs Blandan et Tête d’Or et Presqu’île), la consommation de produits alimentaires et de boissons (alcoolisées ou non) sur la voie publique sera interdite de 18h à 2h. La vente de produits alimentaires et de boissons par des commerces ambulants et sur les pas de porte des commerces est interdite tout comme la vente d’alcool à emporter.

- Ce dispositif pourra s’adapter si besoin. Il pourrait y avoir un durcissement des mesures si les consignes ne sont pas respectées.

- La présentation du passe sanitaire sera obligatoire dans cinq lieux accueillant des œuvres : le lycée la Martinière Terreaux, les Subs, le centre hospitalier Saint-Luc Saint-Joseph, la Fondation Bullukian et les musées Gadagne.

Sécurité publique

- Le début du bouclage des trois périmètres (Presqu’île, parcs Sergent Blandan et Tête d’Or) aura lieu à 18h mercredi et jeudi et à 19h vendredi et samedi.

- Un arrêté préfectoral interdit toute utilisation de drones durant ces quatre jours.

- Les stations de métro sont toutes ouvertes. Le métro circule jusqu’à 2h du matin avec une tarification spéciale.

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