Vendredi 5 juillet 2024 Le célèbre photographe est exposé à l’Institut Lumière, à l’occasion de la sortie du livre "Les Années déclic" de Raymond Depardon et Gérard Lefort aux Éditions du Seuil.
Dans les salles du GRAC, il était une fois… des révolutions
Par Vincent Raymond
Publié Mardi 4 janvier 2022
Photo : © Potemkine Films
Patrimoine / La fortune sourit aux audacieux, prétend un proverbe. Il faut toutefois nuancer en art, et notamment au cinéma, où le fait d'oser ne délivre pas de sauf-conduit automatique pour la richesse. Reste la postérité : sans les devanciers, pas d'évolution ni de révolution possibles. C'est ce que nous rappelle ce nouveau cycle Ciné-Collection.
En janvier, les salles du réseau GRAC ont plus que jamais bonne mémoire, rappelant à la nôtre quatre films dont l’influence sur le 7e Art n’est pas près de s’éteindre. Quatre jalons internationaux prouvant l’universalité du langage cinématographique et la complémentarité des formes ; un carré de chefs-d’œuvre (osons le mot) contaminant encore et toujours les images contemporaines.
De Rome à Cuba
Premier mouvement du cycle, Rome, ville ouverte (1945) pose un regard neuf à mi-chemin entre la fiction et la reconstitution documentée sur l’Histoire en train de s’écrire, permettant à Rossellini d’inventer un genre : le néo-réalisme dans les décombres fumants de la Seconde Guerre mondiale. Nul besoin de rechercher la vérité : elle sourd des décors, terriblement authentiques, et des interprètes réunis autour d’Anna Magnani. Suit Rashômon (1950) où Akira Kurosawa met en évidence la question de la subjectivité des personnages à travers un récit apparemment identique mais raconté différemment par chacun d’entre eux — un procédé qui a depuis fait florès, repris notamment par Alfred Hitchcock (Incident At a Corner, 1960) à Ridley Scott (Le Dernier Duel, 2021) en passant par… un épisode de la série Magnum, Le Témoin (1984).
Tout ceci vous semble encore un peu timoré ? Vous avez envie de vous faire insulter plein cadre par un comédien brisant le 4e mur et rudoyer par un réalisateur jumpcutant son film dans l’irrespect le plus total de la continuité comme des règles de raccord ? Alors il est temps de passer à À bout de souffle (1960), certificat de naissance théorique et d’anarchie de Jean-Luc Godard bardé d’irrévérences, cousu d’impros culottées et de nudités osées. À la fois brûlot et farce d’un voyou aussi potache que lettré, c’est un pied-de-nez avec un doigt d’honneur ouvrant de nouvelles portes grâce à la grâce de Bebel.
Enfin, curiosité suprême, c’est par l’œuvre d’un sorcier de l’image que l’on achève ce tour d’horizon, Soy Cuba de Mikhaïl Kalatozov (1964). Un film de propagande célébrant la révolution cubaine certes, mais surtout une nouvelle occasion pour le réalisateur de Quand passent les cigognes de faire la démonstration de sa virtuosité inégalée : plans-séquences impossibles, noir et blanc au piqué sans défaut, cadrages hyper-composés… Et même Jean Bouise en vedette américaine. Le TNP mène à tout…
à lire aussi
vous serez sans doute intéressé par...
Mardi 6 février 2024 Belle initiative de l’Institut Lumière qui pratique une coupe transversale dans l’âge d’or du cinéma italien à travers une de ses plus grandes comédiennes, Anna Magnani, figure du néo-réalisme devenue légende vivante.
Jeudi 9 septembre 2021 C’est peut-être le meilleur moment pour y aller. Le soleil brille toujours, les Rencontres de la Photographie s’exposent encore pour quelques jours et les touristes se font plus rares. Entre la majesté des arènes, les clichés de Sabine Weiss et ceux...
Mercredi 21 octobre 2020 Il reste quelques ultimes séances pour découvrir dans le cycle “Octobre rouge“ programmé par la Ciné-Collection du GRAC Quand passent les cigognes de Mikhaïl (...)
Mardi 4 avril 2017 Dix bougies soufflées et 1000 univers à dévorer ! Point de ralliement pour tous les cinéphiles déviants, Hallucinations collectives rouvre les portes de sa (...)
Vendredi 24 mars 2017 Oyez ! Oyez ! Hallucinations collectives dévoile sa 10ème programmation avec des infos juteuses… pour ne pas dire saignantes ! Sévissant du 11 au 17 avril, le festival accueillera des invités de choix et des avant-premières à la pointe de...
Lundi 13 octobre 2014 Si le Prix Lumière remis à Pedro Almodóvar est l’événement du sixième festival Lumière, la rétrospective intégrale des films de Claude Sautet, ainsi que la réédition du livre d’entretiens accordés à Michel Boujut, est tout aussi essentielle, tant le...