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Circonscrire Villefranche-sur-Saône

Rhône / Villefranche, deuxième ville d’un département du Rhône remanié administrativement lors de la création de la Métropole de Lyon en 2015, se laisse visiter au gré de découvertes architecturales cachées derrière les portes de la rue Nationale. Balade sans voiture, en ville, le long de la Saône, au musée et au théâtre.

Commencer le parcours par la petite rue Anne et Pierre de Beaujeu collée à la collégiale Notre-Dame-des-Marais de style gothique flamboyant. Sur un grand mur de pierre, on peut lire : « c’est en 1260 que le sire Guichard IV de Beaujeu promulgua la charte de la ville franche ». Le seigneur a dessiné la ville en édictant notamment que l’imposition se faisait « selon la largeur des façades », ce qui explique la configuration de la rue Nationale où les habitants prirent l’habitude de construire les maisons en profondeur pour limiter les charges fiscales. Les bourgeois étaient ainsi protégés de « l’arbitraire seigneurial ».

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Plus anecdotique, est affirmé aussi concernant les mœurs que « si un homme et une femme accusés d’adultère ont été convaincus de crime, qu’ils soient tenus à leur choix de courir nu dans la ville ou de racheter cette course au prix fixé arbitrairement par le sire de Beaujeu » ! Aucune trace de cette élucubration n’est visible en se baladant dans la ville de 36 000 Caladois (du nom des pierres plates du parvis de l’église), mais le paramètre fiscal a conduit à ce que se succèdent de nombreux immeubles étroits et profonds où se cachent des cours très stylisées. L’office du tourisme en a fait un parcours, disponible gratuitement sur simple demande. Dans huit des vingt-trois maisons mentionnées, il est possible de passer la porte d’entrée — les autres sont intéressantes pour leur façade extérieure. Ainsi, au n° 514 la "galerie de bois" recoupe deux étages et est l'un des rares vestiges du XVIIIe siècle de la sorte, étant donné que beaucoup d’autres du même style ont brûlé. Au n° 528, l’auberge de la Coupe d’or, qui a fonctionné de 1391 à 1771, laisse apparaitre une cour lumineuse et baroque avec balustrades en fer forgé, escalier à vis et puits avec ferronnerie.

Villefranche, située à 30 km (distance qui se parcourait en une journée au XVIe siècle) de Mâcon et de Lyon a longtemps été une ville-étape. Aujourd’hui, elle est donc un passage agréable lorsqu’il est question d’aller dans l’un ou l’autre de ses lieux culturels très dynamiques : le théâtre municipal ou le musée Paul-Dini.

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Le théâtre de Villefranche

Installé depuis 1953 dans une salle des fêtes inaugurée avec la Comédie-Française dans les derniers cris du XIXe siècle, ce théâtre reçoit aujourd’hui 650 spectateurs (la plupart dans le parterre, une petite partie au balcon supérieur). De récents travaux pour la refonte du rez-de-chaussée, le traitement des façades et l’accessibilité PMR se sont terminés à la rentrée 2021. Dans un beau bleu canard et ocre, Amélie Casasole a entamé sa quatrième saison à la tête de ce lieu pluridisciplinaire très repéré sur le territoire (où sont venus Ostermeier, Tiago Rodrigues…) et où elle fait une bonne place aux jeunes créatrices à qui elle consacre un festival du même nom chaque hiver.  Sont à venir le beau travail de la Compagnie Lapsus sur le texte de Pierre Ducrozet (Le Chant du vertige, 1er mars), les metteuses en scènes très en vue que sont Julie Berès (Désobéir, 29 mars) ou l’artiste associée Julie Guichard (Cross ou la fureur de vivre, 9 mars). Ne pas rater le multi-reporté mais immanquable Optraken par les circassiens du Galactik Ensemble (6 et 7 mai).
Théâtre de Villefranche
Place des Arts
T. 04 74 68 02 89


Musée Paul-Dini

Dans une ancienne halle aux grains est conservée la donation de Paul Dini, ancien directeur du Dauphiné Libéré qui fit don en 1999, avec son épouse Muguette, de leur collection d’ art moderne et contemporain. La peinture régionale de 1875 à aujourd’hui s’y trouve largement exposée. Et le terme de régional n’est en rien synonyme de sous-catégorie comme le montre le deuxième volet de l’exposition qui se termine fin février et consacré aux vingt ans du lieu, qui accumule désormais 1400 œuvres dont celles notamment du Lyonnais récemment décédé, Jacques Truphémus. À venir, une expo consacrée aux Secrets de fabrique des artistes (de mars à septembre) puis à l’expo universelle de 1900 (d'octobre 2022 à février 2023)
Musée Paul-Dini
Place Marcel-Michaud
T. 04 74 68 33 70
Ouvert le mercredi de 13h30 à 18h, les jeudi et vendredi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h, les samedi et dimanche de 14h30 à 18h
Tarif : 4€-6€


Prendre l’air

C’est possible et sans voiture.

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1 – Les bords de Saône. Il faut se rendre dans l’Ain, de l’autre côté de la Saône, à Jassans-Riottier. Prendre le bus 1 à la gare et descendre, dix minutes plus tard, à Beaurivage. Rejoindre le restaurant l’Embarcadère et commencer cette boucle qui mène à Beauregard et Frans par le chemin de halage,  à gauche de la Saône. La rivière est grise à cet endroit qui fait face à une zone commerciale mais elle impressionne et offre du champ. La description complète de ces 16 km se trouve sur le site Visorando.

2- Un peu d’altitude. La fiche "En route vers la Madone" est disponible sur le site du Rhône et à l’office du tourisme (situé dans l’Hôtel-Dieu fermé depuis 1982) et décrit parfaitement ce circuit facile, de 2h30 et 7, 6 km qui dessine une boucle menant à la colline de Notre-Dame de Buisante et à la chapelle en pierre de taille d’où on peut admirer le paysage à 360°. Départ à Limas, accessible en bus n°5. Monter à la station "gare", descendre au terminus "Limas église". Attention, seulement un bus par heure, parfois deux.


Où manger ?

Le Sun Fish. Tenu par une ancienne toque blanche passée par Lyon, ce lieu tout petit est surtout destiné à la vente à emporter et propose chaque jour un plat différent comme des lasagnes de bœuf aux épinards, salade verte à 8, 50 € mais aussi fish'and'chips, burgers à 12€ ; brownies et verrines aux fruits en dessert (3€).
57 rue Paul Bert
T. 04 74 68 43 39
Ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 17h, le samedi de 10h à 15h

L’Épicerie. C’est LE bouchon de la ville, ouvert depuis 1986. Décor tout en boiserie et menu traditionnel qui réconcilie toujours avec l’hiver. C’est aussi le resto qui reste ouvert le plus tardivement. Gâteau de foie ou saucisson Gnafron à 15€, tripes à 16€, quenelles de brochet à 18€ et en dessert, par exemple, un pain d'épice façon pain perdu à 7€.
55 rue de Thizy
T. 04 74 62 04 04
Ouvert du lun au sam de 12h à 13h45 et de 19h30 à 22h30

Duo des saveurs. Des viandes, des poissons et des classiques revisités comme ce gâteau de foie de volaille baigné dans un caramel de Porto. Le porc de Bresse est servi à la dijonnaise dans une sauce échalotte. Menu du midi à 18, 90 € ; 29€ le soir
236 rue d'Anse
T. 04 74 69 81 47


Où faire ses courses ?

Marché couvert. L’édifice de béton édifié en 1933, derrière la mairie, ne paye pas de mine mais les allées rectilignes d’étals de fruits et légumes offrent un intérieur presque chaleureux qui donne envie de s’approvisionner en victuailles qui bien souvent viennent des alentours à des prix très acceptables. Sur les allées latérales, place aux fromagers, pâtissiers, poissonniers et autres bouchers.
Place du 11-Novembre-1918
Ouvert lundi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 7h à 13h


Comment y aller ?

TER Lyon – Villefranche : 22 à 36 min de trajet ; 7, 90€. Départ des gares de Perrache, Vaise, Jean-Macé, Part-Dieu


Renseignements

Office de tourisme (et mini boutique) 
96 rue de la Sous-préfecture
T. 04 74 07 27 40
Ouvert mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 17h. Horaires différents d’avril à novembre

 

 

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