Parole aux Afghanes grâce aux théâtres lyonnais

Initié à Lille via le festival Latitudes Contemporaines et très vite relayé par les Centres dramatiques nationaux, un mouvement d’aide s’est mis en place cet été au cœur du chaos engendré par la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan. Presque cent jeunes Afghans ont ainsi pu se réfugier en France.

Dans l’agglomération lyonnaise, le TNG et Joris Mathieu, épaulés par le TNP, ont été moteurs de cet accueil et de ce sauvetage. Depuis août, neuf jeunes filles âgées de 17 à 23 ans, comédiennes du Kabul Girls Theater Group accompagnées de leur metteur en scène Naïm, habitent ici. Elles apprennent le français, essayent une re-scolarisation… et continuent à faire du théâtre.

Après une rencontre au TNG lors du festival Sens Interdits, elles présentent leur travail devant le public ce jeudi 10 mars à L’Echappée de Rillieux-la-Pape. C’est là-bas, dans cette médiathèque flambant neuve, que la poétesse et directrice artistique de la compagnie La Traversante, Estelle Dumortier, a réuni d’autres poétesses de la région, une dizaine d’habitantes de Rillieux et ces jeunes Afghanes. Durant une heure, ces cinquante femmes vont porter la parole (en dari, en pashtoune et en français) d’autrices afghanes.

« Les textes ont été difficiles à trouver, confie-t-elle, mais il est essentiel qu’ils soient entendus ; même si Phèdre c’est très bien, elles disent des poèmes de chez elles qui dénoncent la violence faites aux femmes, c’est extrêmement troublant. » D’autres dates pourraient s’ajouter, à condition de trouver des financements car toute cette aventure est portée bénévolement. L’entrée est libre et les 180 places sont déjà presque toutes réservées.

Un poème est une épée
À L’Échappée (Rillieux-la-Pape) le jeudi 10 mars à 20h