Tedax Max, blitzkrieg rap depuis la place Voltaire

Rap / 2021 aura été l'année de l'avènement pour Tedax Max. Douze mois pour sortir trois albums et se hisser au premier plan de la scène rap locale. Avant son passage du côté de Vénissieux à Bizarre!, le vendredi 18 mars, on a échangé quelques mots avec l'intéressé au sujet du démarrage explosif de sa carrière.

Il a commencé sa carrière sur le tard mais a intériorisé des années de rap avant de retranscrire ses influences. Il n'a pas encore beaucoup de featurings sur ses projets perso mais sa musique est sortie des frontières lyonnaises avant lui. Il, c'est Tedax Max. Sa trilogie d'albums baptisée Forme Olympique (en hommage à l'Olympique Lyonnais), sortie l'an dernier, l'a fait entrer dans le rap game par la grande porte : il totalise quelques milliers d'écoutes, est adoubé par des grands noms comme Damso et Alpha Wann et s'est offert un passage dans l'institution qu'est la plateforme berlinoise Colors. Les sollicitations, depuis, affluent. Tout ceci en une seule année. Après de tels exploits, Tedax Max donne une définition éloquente de l'expression "démarrage en trombe".

Il dit avoir démarré « à l'âge de 18 ans » mais il a beaucoup écouté et analysé la scène en autodidacte avant. Étudiant acharné du rap, pratiquant assidu, il a commencé « en totale indépendance, avec beaucoup de pratique, tout le temps et en continu. J'ai toujours écrit, j'ai fait mes trucs dans mon coin puis j'ai senti à un moment donné que c'était l'heure de les retranscrire en studio. »

Le natif de la place Voltaire (à Guillotière, qu'il renomme « Drillotière ») appartient à cette nouvelle vague francophone qui remet sur le devant de la scène un rap dense, sombre, ultra référencé, qui jusque-là était moins médiatisé. Car quand on passe en revue les succès du genre à l'échelle nationale, il en ressort principalement des vibes ensoleillées et festives. La scène lyonnaise a de plus, historiquement, une forte identité funk/West Coast : observer cet artiste émergent qui pète tous les scores avec une vibe bien plus proche du béton new-yorkais que des plages californiennes suffit à créer la surprise. Tedax Max nous explique : « ce sont des cycles. Une génération nouvelle arrive et découvre ce courant plus sombre tandis que les plus anciennes s'y retrouvent. Il y a une convergence des publics. »

Repéré par les prescripteurs

Une convergence qui place Tedax Max dans cette mid-school qui a le vent en poupe. Parmi ses principaux faits d'armes, un fameux passage chez Colors, le studio berlinois devenu LE prescripteur 2.0 sur YouTube qui réserve la plupart de ses passages aux têtes d'affiche. Une session qui a mis en lumière le morceau J'te Jure, long couplet sans refrain produit par Nars Baks. « Ce sont eux qui m'ont contacté. Je savais qu'ils appréciaient déjà ma musique et que j'étais dans leurs playlists. J'ai été le premier à inaugurer leur nouveau studio à Paris. »

Trente titres en trois albums, pas mal de featurings pour des rappeurs locaux : voilà un rappeur fort productif. « Je suis tout le temps en train d'écrire. Constamment, continuellement. Dès que j'ai une idée, je la note. Dès que je reçois une production qui m'inspire, j'écris un truc et je contacte le beatmaker dans la foulée. On a accès à un studio et le temps passé là-bas ne sert qu'à enregistrer. On est tout le temps en train de charbonner, la tête dans le guidon. Aucun moment d'écriture dans le studio time : que de la production. »

Ce stakhanoviste-charbonneur a favorisé son parti-pris artistique sans établir de réel plan de carrière ni de stratégie de com'. Tedax Max a tout misé sur ce qu'il maîtrise et l'inspire et il est aujourd'hui le premier surpris par les opportunités qui se présentent à lui. À quoi doit-on s'attendre à Bizarre! ? Avec humilité et voracité, il répond : « ça va arriver fort ! »

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Tedax Max + Deux Lyricists
À Bizarre! le vendredi 18 mars

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