Toute la mémoire du monde : quand renaît le cinéma au Comoedia

Festival / L’appétence pour le cinéma classique ne se démentant pas auprès du public lyonnais. Un nouveau rendez-vous consacré aux films restaurés vient satisfaire sa curiosité : Toute la mémoire du monde. Créé par la Cinémathèque française, ce festival a choisi le Comœdia pour se délocaliser entre Rhône et Saône.

Pour son baptême à Lyon, Toute la mémoire du monde ne dispose certes pas de la programmation prométhéenne de son modèle parisien empilant durant cinq jours une furieuse centaine de projections et/ou tables-rondes entre la Cinémathèque et les salles associées. À cet impossible abattage, préférons la sélection retenue par le Comœdia qui, chance, fait partie des douze sites “en régions“ à reprendre, du mercredi 6 au mardi 12 avril, une partie du programme. Quatorze films et autant d’échantillons représentatifs des principales sections de cette cuvée 2022 ayant pour invité d’honneur le cinéaste hongrois Béla Tarr et pour marraine Carole Bouquet.

Circuit Carole

Deux films emblématiques de la comédienne seront présentés : d’abord celui qui lança sa prolifique carrière au cinéma tout en marquant l’apothéose de celle de Buñuel, Cet Obscur objet du désir (1977) lors d’une séance spéciale le 7 avril à 20h30 (en sa présence, sous réserve) et le 11 avril à 16h ; et puis Double messieurs (1984) permettant de rendre hommage à son regretté metteur en scène et interprète, Jean-François Stévenin. Côté Tarr, le festival projette trois de ses premières œuvres (Le Nid familial ; L'Outsider ; Damnation) à cette lointaine époque où il pouvait encore y avoir un peu de couleur dans son cinéma. Hommage toujours, à Pasolini, dont le centenaire actuellement célébré se poursuit ici avec Accattone (1961), son premier long-métrage.

Autre époques, autre registres. L’entreprise de restauration des pépites des studios nous permet de revoir sur grand écran quelques "trésors de la Warner années 40", dont Le Portrait de Dorian Gray d’Albert Lewyn (1944), Le Vaisseau fantôme (1941) du polyvalent Michael Curtiz et Hantise (1943), un Cukor-aux-allures-d’Hitchcock. Restons dans les frissons avec une reprise astucieuse qui avait montré le bout de son effrayant museau lors du dernier Festival Lumière, le trio Ring-Audition-Dark Water nous rappelle à quel point le cinéma japonais (et asiatique, de manière plus large) d’épouvante a pu modeler les imaginaires au tournant du XXIe siècle en instillant de nouvelles figures pop, voire des approches inédites. Pour finir en cette période électorale, deux incontournables que sont La Règle du jeu (1939) de Renoir matérialisant si symboliquement les rapports entre les nantis et le peuple ; et puis le magistral documenteur d’Orson Welles, F for Fake - Vérités et Mensonges (1973), toujours et plus que jamais d’actualité.

Toute la mémoire du monde
Au Comœdia du mercredi 6 au mardi 12 avril

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