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Cinéma : les films qui sortent à Lyon le mercredi 1er juin 2022

Mercredi, jour de sorties en salles : voici notre sélection des films à voir à Lyon cette semaine.

À voir

★★★☆☆ Broadway 

Fuyant un cadre familial semi-mafieux, une lap-danseuse est récupérée par Markos un pickpocket vivant parmi des paumés dans un cinéma désaffectés d’Athènes, le Broadway. Avec un rescapé de la guerre de gangs, elle monte un numéro de rue qui cartonne, mais attire un peu trop l’attention…

Le décor d’Athènes d’aujourd’hui, entre ruine et bas-fonds, rappelle étrangement celui du Paris de la fin des années 1970 qui vit éclore des polars stylisés dans des ambiances blêmes sous des néons bloblotant, ainsi que — surtout — des auteurs transcendant cette marge féconde : Berto, Beineix, un peu Besson et Carax aussi à leurs débuts. Il y a de ce goût pour les mélanges et les attelages improbables chez Christos Masselas, avec cette petite cour des miracles vivant dans un immense lieu de spectacles réformé, jouant à cache-cache avec les autorités comme avec les caïds invisibles et omnipotents du milieu.

Certes, l’histoire éternelle de la favorite du chef de bande tombant amoureuse d’un de ses lieutenants ne surprend guère, mais le climat qui se dégage du décor et des amours interlopes (l’amant a pour couverture un déguisement de travesti) rend l’ensemble suffisamment baroque pour renouveler ce schéma éprouvé.

Un film de Christos Massalas (Ro-Fr-Gr, 1h37) avec Elsa Lekakou, Foivos Papadopoulos, Stathis Apostolou…


★★★☆☆ La Ruche 

Un village du Kosovo, après la guerre. La plupart des hommes sont portés disparus, dont le mari de Fahrije. Lasse d’attendre dans la misère, Fahrije convainc un collectif de femmes de se lancer dans la production de plats cuisinés. L’initiative est très mal reçue par les mâles oisifs du secteur…

D’une histoire vraie un peu romancée, Blerta Basholli tire un film à bien des égards actuel. D’abord, et l’on n’aurait jamais cru que cette dimension serait aussi prégnante, à cause de l’évocation des conséquences de guerre : absences, veuvages, aboulie, rancœur et jalousie des survivants. Ensuite (et concomitamment) du fait de cette crainte quasi pathologique que manifestent les hommes lorsque leur domination est contestée et qui les conduit à toutes les bassesses et lâchetés.

Ce que Fahrije leur renvoie, c’est à la fois leur incapacité à la résilience autant que leur propension à l’abdication — rien de bon pour leur orgueil ! Assez courant dans le cinéma britannique, ce thème de la petite communauté se sortant de la misère par l’entraide se trouve par ce contexte dramatique et contemporain intelligemment renouvelé.

Un film de Blerta Basholli (Kos-Sui-Alb-Mac, 1h23) avec Yllka Gashi, Cun Lajci, Aurita Agushi…


À la rigueur

★★☆☆☆  Compétition officielle

Plutôt que financer un pont à son nom, un vieux milliardaire en quête de postérité se laisse convaincre de financer une prestigieuse production cinématographique d’art et d’essai, en engageant à prix d’or les talents les plus réputés : réalisatrice et comédien. Fatale erreur : il aurait été plus judicieux de jouer avec des briques qu’espérer construire avec l’ego…

Après la littérature (Citoyen d’honneur) et la peinture (Un coup de maître) où ils avaient brillé, Mariano Cohn & Gastón Duprat jettent leur dévolu sur un autre univers artistique pour leur nouvelle comédie sarcastique. Est-ce parce qu’ils jouent à domicile en parlant de cinéma ou parce que le trait est trop grossier, le résultat est sans appel : ça ne prend pas.

Pire que tout, leur film illustre tristement ce qu’il raille : l’addition de talents venus d’horizons disparates et l’absence de cohésion d’équipe garantit plus le chaos que la réussite — l’exemple du PSG en football devrait à cette enseigne faire méditer tout le monde. Ici, après les sourires de connivence des premières séquences, on tombe dans une enfilade de clichés et gags pesants convainquant vite que ce Compétition officielle trop peu féroce aurait dû rester au stade du court-métrage ou de la fausse bonne idée. Dommage.

Un film de Mariano Cohn & Gastón Duprat (Arg-Esp, 1h54) avec Penélope Cruz, Antonio Banderas, Oscar Martinez…

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