Politique Culturelle / Il y a eu le temps de la crise sanitaire et voici désormais celui de penser l'avenir des musées municipaux et de la bibliothèque de Lyon. Présentation des futures grandes orientations.
« Ne pas surfer sur l'événementiel. C'est très bien de faire des événements mais on a aussi besoin de construire une politique publique solide » affirmait vendredi 3 juin Nathalie Perrin-Gilbert devant les directions des trois musées d'histoire et société et la Bibliothèque municipale de Lyon. Tous ont rendu leur copie. Comme l'a expliqué Joseph Belletante qui pilote le Musée de l'Imprimerie et de la Communication Graphique, ce lieu, ainsi que Gadagne et le Musée Malartre de l'Automobile veulent chercher à créer de la « surprise » et du « soutien ».
Ainsi, en plus des expositions temporaires (au Musée de l'Imprimerie, Miyazaki et Stephen King sont à venir, après celle de Susan Kare), au sein de ces trois entités — qui séduisent chaque année 130 000 à 150 000 visiteurs —, il est question d'héberger des artistes en résidence pour une présence accrue et en dialogue avec les collections.
Enfin, il est prioritaire de bien accueillir les habitants — cela a été dit et répété par les trois directeurs de musées — et passe par exemple par aider à mieux lire des images dans cet afflux permanent en la matière. Un vrai service public donc, « un lieu de vie » comme le rappelle l'adjointe à la Culture afin de « rendre le visiteur acteur ». Par ailleurs, les bâtiments seront mis en avant, notamment celui de Gadagne en 2024, une fois la remise à plat des parcours permanents terminée. La cour Renaissance et certaines salles du deuxième étage seront visitables avec des médiateurs.
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La Bibliothèque municipale de Lyon avec ses seize antennes (dont la principale à la Part-Dieu) demeure toujours le premier établissement culturel fréquenté et englobe avec ses 23M€ de fonctionnement 20% du budget de cette délégation. C'est un refuge accessible gratuitement même au plus démunis. Sa vocation ancestrale de prêts se maintient avec quatre millions de documents en circulation en 2019 et une baisse de 21% durant la crise.
Une consultation récente (2018) de 5000 usagers a fait remonter leur désir de VOD et de livres numériques. Ce sera chose faite à la fin de l'année pour le premier et d'ici la fin du mandat de la majorité municipale pour le second.
Enfin, face au serpent de mer de l'extension des horaires d'ouvertures, des modifications seront apportées en septembre 2023. Le lundi ? En nocturne ? Rien n'est tranché mais Nathalie Perrin-Gilbert l'a rappelé : « changer les horaires c'est aussi moduler le travail des 450 agents du réseau, or ils ont déjà dû s'adapter fortement aux protocoles successifs de la crise Covid (jauges, manutention des livres en quarantaine...), il ne faut donc pas les remettre à l'épreuve immédiatement. Je mesure la pénibilité de certains métiers et la fragilisation engendrée par la crise. »
Les Cartes musée et cultures (comprenant la bibliothèque) vont être maintenues mais une simplification des tarifs est à l'étude.