Révisons les classiques au Comoedia

Reprises / Si l’on dénombre toujours autant de nouveaux films sur les écrans aux beaux jours, la période estivale s’avère également propice à la redécouverte du patrimoine cinématographique grâce au jeu des ressorties et des cycles concoctés par les salles vaillamment ouvertes. Gros plan sur celui du Comœdia, “Plein soleil sur les classiques“.

N’y aurait-il pas comme un air d’Italie qui soufflerait sur l’avenue Berthelot ? Parmi les 19 films du répertoire retenus pour accompagner les cinéphiles durant l’été, plus de la moitié sont en effet le fait d’auteurs transalpins… enfin, de deux d’entre eux : Pasolini (centenaire de sa naissance oblige) et Ettore Scola.

Pour le premier, une rétrospective en bonne et due forme naviguera parmi son œuvre de fiction et ses documentaires, permettant de prolonger ce que Écrans Mixtes avait permis d’entrevoir en mars dernier. Sont ainsi annoncés Accattone (1961), Mamma Roma (1962), L’Évangile selon Saint Matthieu (1964), Enquête sur la sexualité (1964), Des oiseaux, petits et gros (1966), Œdipe Roi (1967), Théorème (1968) et Médée (1969).

Au second, Ettore Scola, la portion congrue mais c’est l’occasion de saluer la mémoire de Jean-Louis Trintignant dans La Terrasse (1980) et Passion d’amour (1981).

Ce n’est pas tout…

Une autre (courte) rétrospective s’arrime à ce festival, dédiée à un auteur discret et rare, mais dont chaque intervention rappelle l’acuité comme l’intransigeance esthétique : F.-J. Ossang. Son dernier opus en date, 9 doigts (2017) n’y figure pas mais on reverra avec profit L’Affaire des divisions Morituri (1984), Le Trésor des îles Chiennes (1990) et Docteur Chance (1997).

Pour compléter cette sélection déjà bien appétissante, un assortiment joliment éclectique intégrant l’abstrait métaphysique (Gerry de Gus Van Sant, 2004), de l’horrifique lycanthrope (Hurlements de Joe Dante, 1981), du surréalisme mondain (Le Charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel, 1972), de la sensualité subversive (Les Petites Marguerites de Vera Chytilova, 1967), du polar politiquement visionnaire (Police frontière de Tony Richardson, 1982) ainsi que deux monuments indépassables de l’humour. L’un tient du crescendo burlesque poussé à son paroxysme et du satire du milieu hollywoodien autant que de l’engouement pour l’orientalisme psychédélique : The Party de Blake Edwards (1968) propulsé par un Peter Sellers (alias Hrundi V. Bakshi) stratosphérique ; l’autre pourrait figurer dans toutes les anthologies du cinéma fantastique ou de la romcom : Un Jour sans fin de Harold Ramis (1993). Pas vraiment de saison, avec toute sa neige, mais qu’importe : c’est le genre de film que l’on peut revoir. Et revoir. Et revoir etc.

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