Seul(e) en scène / La proposition d'humoristes sera dense cette année ! Coup d'œil sur les spectacles à ne pas manquer.
Florence Mendez, Délicate
L'humoriste belge coutumière de France Inter offre avec son spectacle Delicate une prestation hyper personnelle sans tomber dans le pathos du témoignage insipide. Florence Mendez le balance d'entrée de jeu : elle est HPI et autiste Asperger. Elle noie des sujets, parfois difficiles, sous une marée de punchlines savoureuses et la qualité de son jeu alliée à la puissance de son débit mitraillette rendent l'expérience aussi fascinante que déroutante.
À l'Espace Gerson, du 14 au 17 septembre
Jerome Niel
On connaissait le youtubeur nerveux (Les Tutos), le chroniqueur au Grand Journal sur Canal+, le comédien de Studio Bagel, et plus récemment l'Instagrammeur absurde. Le voilà sur les planches avec un premier stand up : Jerome Niel promet de faire revivre les personnages tantôt ubuesques tantôt attachants qu'il a développé sur le net. Mention spéciale pour l'affiche de son spectacle — floue et hors cadre — résumé du personnage. Friands d'humour absurde et de comique de répétition, foncez.
À la Bourse du Travail, le 1er octobre
Le cas Pucine, Main Mise
Et pourquoi pas un peu de ventriloquie ? À 22 ans, Capucine excelle déjà dans le domaine. L'artiste, accompagnée de son compère vert Eliott propose un spectacle frais où la poésie et la fluidité des dialogues ne seraient rien sans la prouesse technique de l'artiste (90 minutes !)
Au Radiant, le 15 octobre
Harold Barbé
Le protégé de Blanche Gardin a bien grandi. Après Sous pression, son précédent spectacle comptant le quotidien de l'humoriste-croquemort-commentateur sportif, Harold Barbé revient avec un nouveau one man, les valises pleines d'humour graveleux et scabreux côtoyant volontiers des moments plus philosophiques et introspectifs. S'enchainent les sujets « des bienfaits du massage californien, de l'éducation, de la vie de couple après 15 ans, de la mort parfaite... » dans un spectacle assurément pas pour toute la famille.
À l'Espace Gerson, du 19 au 22 octobre
Alexis le Rossignol
Un ton trainant, espiègle et faussement candide, bienvenue « dans l'univers décalé d'un type qui raconte bien les histoires ». L'humoriste et chroniqueur dans La Bande Originale de Nagui distille régulièrement sa drôle d'humeur sous une plume subtilement nonchalante et cynique. L'image en prime, c'est encore plus savoureux.
Au Théâtre de l'Ouest (Décines), les 3 et 4 novembre ; Salle Victor Hugo le 31 mars
Pablo Mira dit des choses contre de l'argent
Le co-fondateur du Gorafi et complice de Yann Barthès dans Quotidien — où il se gausse chaque semaine de l'actualité dans sa chronique 4 minutes douche comprise — n'est jamais rassasié. Sur son divan, il livre cette fois le meaculpa maladroit d'un personnage détestable, prompt à nous faire grincer les dents mais qui bien souvent, retombe juste.
À la Comédie Odeon, les 25 et 26 novembre ; au Toboggan le 4 avril
Nora Hamzawi
Dans le prolongement de son premier spectacle, l'humoriste ressort son personnage de la trentenaire revêche pour se faire le miroir d'une société toujours plus paradoxale, tabassant les diktats d'Instagram, du sexe ou de la maternité. Forte d'une facilité de jeu qui lui confère une proximité certaine avec le public, cette pote un peu trash nous tord par son autodérision souvent caustique.
À la Bourse du Travail, vendredi 6 janvier
Laura Felpin, Ça passe
Laura Felpin, c'est Annick, la circacienne babacool qui nous a tordu de rire dans Le Flambeau de Jonathan Cohen. Laura Felpin est un caméléon. L'artiste - qui a fait de son habilité de caricature sa signature - se glisse, avec une facilité déconcertante, dans la peau de personnages contemporains durant 1h20. Les tics de langage, les accents, le body language... tout est juste, et hilarant. Elle jongle habilement entre la sexagénaire Christine, larguée sur les nouvelles technologies, et Philippe le prof de canyoning, et en profite - à l'image d'un Vincent Dedienne - pour distiller entre deux personnages un peu de son histoire personnelle. L'approche sociologique des personnages et la performance scénique sont à saluer.
Au Radiant, le 10 février
Morgane Cadignan
La bonne copine de l'humour lutte contre la dictature du bonheur. Cette enfant de la radio aurait plutôt tendance à brûler les livres de développement personnel qu'à faire une salutation au soleil chaque matin. Elle nous rappelle d'ailleurs combien un cubi de rosé fait souvent bon allié, et dézingue, sous forme de chroniques de ses VDM, toutes les injonctions contemporaines qu'elle troquerait bien contre une tartine de tarama.
Au Théâtre de l'Ouest (Décines), le 11 mars