Cinéma : les films qui sortent à Lyon le mercredi 12 octobre 2022

Mercredi, jour de sorties en salles : voici notre sélection des films à voir à Lyon cette semaine.

À voir

★★★☆☆ Jack Mimoun et les secrets de Val Verde 

Rescapé d’un séjour sur l’île hostile de Val Verde, Jack Mimoun est devenu un aventurier en carton d’émissions de télé. Pour Aurélie Diaz, il est le guide idéal dans la quête du trésor de pirates jadis convoité par son père. Usant d’un stratagème, elle le conduit donc sur Val Verde. Les surprises commencent…

En enfant des années 1980 élevé aux Goonies et autres productions Spielberg, Malik Bentalha rêvait de disposer plus tard de son coffre à jouets cinématographique pour fabriquer son propre film d’aventures — un souhait par beaucoup d’autres formulé, aboutissant d’ordinaire à des parodies bancales car bâclées et fauchées. Pas ici : Jack Mimoun s’est donné les moyens de ses ambitions en ne sacrifiant ni la composante aventures (péripéties à grand spectacle et dépaysement inclus), ni la dimension comique. Mieux : avec humilité, Malik Bentalha a opéré dans l’intérêt du projet en partageant les responsabilités, s’adjoignant les services des expérimentés Florent “FloBer” Bernard au scénario et de Ludovic Colbeau-Justin à la réalisation.

Il partage également très équitablement l’affiche avec des comédiens qui ne sont pas des faire-valoir mais bien des partenaires de jeu, aussi bien servis que lui en séquences, en dialogue qu’en présence à l’écran. Cela pourrait paraître anecdotique mais cette ambiance ”troupe” contribue à la synergie globale : Commandeur potentialise Damiens lequel titille Bentalha qui asticote Magimel, les quatre renvoyant la balle à Japy pour accoucher d’un buddy movie à cinq totalement réjouissant, avec quelques gags “hénaurmes” pas piqués des tarentules. La fin étant ouverte, on peut légitimement s’attendre à ce que le coffre aux jouets présente un double-fonds.

Un film de Malik Bentalha & Ludovic Colbeau-Justin (Fr, 1h45) avec Malik Bentalha, Joséphine Japy, Jérôme Commandeur, François Damiens…


★★★☆☆ Simone, le voyage du siècle 

À l’automne de sa vie, une femme d’État se penche sur son passé et son parcours. Simone Veil se souvient de son enfance heureuse brisée par la guerre, de la déportation. Et de ses combats professionnels, politiques, humains. Une existence hors du commun.

C’est le troisième portrait que Olivier Dahan consacre à une icône féminine du XXe siècle. Le seul qui ne concerne pas une personnalité du monde du spectacle ; le plus ambitieux et personnel également, où on le sent plus investi et transcendé par la dimension hautement symbolique du sujet : un caractère que ses prises de position courageuses et humanistes classe hors du jeu politiciens et exempte de critiques. Face à ce monument, le risque serait évidemment de tomber dans l’hagiographie ; il n’en est rien. Car si Dahan a tout du plasticien, il tend plutôt à se détacher de l’académisme et de la sagesse de la linéarité pour emprunter des chemins visuels plus métaphoriques et heurtés. Certes, le cinéaste retrouve ici parfois sa manière épique pour accompagner la geste singulière de Simone Veil (à l’Assemblée, en meeting…) ; il garde toutefois une indispensable retenue pour les séquences de détention concentrationnaire.  

Convoquant comme pour La Môme le ban et l’arrière-ban des comédiens francophones, Simone… a droit pour le rôle-titre à deux interprètes aux registres diamétralement opposés. En effet, Elsa Zylberstein (campant la version “mûre” du personnage) donne à chaque seconde la désagréable impression de surjouer, tandis que Rebecca Marder offre son naturel et une évidence : elle EST Simone. Là réside toute la différence.

Un film de Olivier Dahan (Fr, 2h20) avec Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Élodie Bouchez…


À la rigueur

★★☆☆☆ Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?

C’est ce qu’on appelle un projet mi-chèvre mi-chou : conter la genèse du personnage de Sempé & Goscinny dans le style du dessinateur (c’est bien) ; ajouter des éléments semi-biographiques des auteurs de la série ainsi que leurs dialogues imaginaires avec leur créature (même si le procédé est connu, pourquoi pas). Mais entrelarder ces phases créatives de saynètes, adaptations animées de leurs histoires, pourquoi faire ? Pour tirer à ligne et boucler un film suffisamment long ? Pour contenter le public qui “veut du Petit Nicolas” et se moque de l’emballage, lequel porte cependant un regard complémentaire intéressant sur une œuvre déjà exploitée à hue et à dia — certes, moins respectueusement qu’ici du point de vue graphique ? On a du mal à comprendre le sens de l’attribution du Cristal — la plus haute distinction du festival d’Annecy — à ce film bancal ou alors on la comprend trop bien.

Comme beaucoup de prix à valeur honorifique — voir la Palme d’Or Les Meilleures intentions décernée à Bille August mais visant le scénario de Bergman —, il sanctionne non l’œuvre pour ce qu’elle vaut artistiquement, mais ce qu’elle représente symboliquement. En l’occurrence, une reconnaissance de l’importance de Goscinny, de la contribution de Sempé aux arts graphiques avant qu’il ne disparaisse (il est mort juste après), de la place du Petit Nicolas dans le patrimoine culturel hexagonal. Il n’empêche que ces lauriers par procuration ont toujours un arrière-parfum humiliant pour ceux qui les reçoivent.

Un film de Amandine Fredon & Benjamin Massoubre (Fr, 1h22) avec les voix de Laurent Lafitte, Alain Chabat, Simon Faliu…

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