Une Fête des Lumières 2022 avec de nouveaux artistes européens à découvrir

De la sobriété et de l’abondance. Voilà la double promesse de Grégory Doucet pour cette nouvelle édition de la Fête des Lumières qui, du jeudi 8 au dimanche 11 décembre, se déploiera sur le même espace que l’an dernier (Presqu’île, Tête d’Or, parc Sergent Blandan pour les enfants) et grignote même du terrain jusqu’à l’Institut Lumière.

Sobriété, de par sa consommation d’énergie — les leds de la Fête des Lumières consomment moins que les lampes à sodium du quotidien — et abondance  « de joie, de liens et de partages ». Voilà le double adage formulé par Grégory Doucet qui présentait là sa deuxième Fête des Lumières en tant qu’édile. Si l’an dernier, de nombreuses propositions étaient des reports de la mandature précédente, celle-ci est marquée du sceau de nouveaux artistes.

À vrai dire, au jeu des comparaisons chiffrées, c’était déjà le cas en 2021 : 19 nouveaux artistes pour 30 propositions. À nombre de projets égaux, cette édition reçoit même 17 artistes jamais venus. Deux de moins que l’an dernier. Mais cette année, ils se trouvent sur des sites emblématiques et surtout la Fête parvient à faire venir des créateurs qu’elle convoitait depuis longtemps.

Parc de la Tête d’Or

C’est notamment le cas au Parc de la Tête d’Or avec quatre projets dedans, plus deux sur les abords. À l'intérieur, Onionlab déploie un Agorythm, sorte de faisceaux de lumière rouge de douze mètres d’arêtes au service d’une narration assez conceptuelles fondée sur les données du traitement de la pollution de l’air, la pollution sonore et le flux des vélos. On pourra aller dedans. C’est une conception d’un duo espagnol majeur, qui a déjà notamment participé à la Biennale de Venise. Ça fait plusieurs années que la Fête les convoite. Les voici !

Toujours dans la parc, Firefly field : 500 m² d’un grand bal de lucioles lumineuses par un autre duo, hollandais, ceux de Studio Toer. C’est leur première à Lyon. Ils avaient déjà proposé cette installation à Sydney en 2019.

Javier Riera, avec Le Parc du nombre d’or, projette, sur les arbres, des motifs abstraits en relation avec la nature. Il opère une connexion entre nature, science et art

C’est aussi au parc que se trouvera la traditionnelle opération solidaire des Lumignons du Cœur, dont les profits reviendront à l’Armée du Salut.

Une boite lumineuse signée Encor studio se trouvera sur les berges du Rhône au niveau du quai de Serbie et Ultravioletto pose une sculpture en trames lumineuses allée Achille Lignon, le long de la Cité Internationale.

D’autres nouveaux débarquent pour leur première à Lyon, place des Jacobins : c’est Murmuration par le collectif anglais Squisoup, pionnier dans les installations immersives qui fait un pont entre la nature et technologie. Ça promet ! Ce sera une nuée d’étourneaux figurés grâce à 400 petites boules lumineuses colorées, sonores et toutes en réseaux pour créer divers mouvements autour de la fontaine.

Sur la cathédrale Saint-Jean, lieu de l’innovation technologique, l’Espagnol Filip Roca fera du mapping "génératif", des images créées grâce à des lignes de codes. Time surfe sur la thématique du temps avec des mouvements lents et paisibles.

À Blandan, les enfants

La ville à hauteur d’enfants est l’un des mantras de la municipalité qui renouvelle l’expérience pour un public familial au parc Sergent Blandan. Ça se déploie sur rien moins que trois arrondissements (3e, 7e, 8e). Un carnet de jeux sera distribué aux 30 000 élèves du niveau élémentaire. Et ce sont des vieux de la vieille qui sont aux commandes, pourtant juste trentenaires : les Theroriz Crew. En 2011, encore étudiants, ils créaient un Pacman place Sainte-Anne (3e). Depuis, ces jeux interactifs en mapping sont monnaie courante. Au parc, ils créent neuf installations low tech ou très numériques, plus ou moins oniriques mais toutes interactives. Pas de cycles de jeux comme l’an dernier avec un début, une fin et des camarades requis mais une permanence de jeu et des enfants invités, avec une lampe UV, à devenir des animaux du parc : lézard, mésange, chauve-souris et papillons, cachés dans le parc.

Retrouvailles

Les artistes que l’on retrouve sont peu nombreux mais les Inook ne sont pas des moindres. Ils laissent de côté leurs célèbres Anooki et, sur la place des Terreaux, ils s’appuient sur les œuvres du Musée des Beaux-Arts. Les tableaux sortent de leurs réserves et prennent vie, chantant des tubes de Britney Spears ou Claude François. Cette boucle de huit minutes est réalisée avec l’intelligence artificielle : un algorithme reprend le visage contenu dans une œuvre et permet de l’animer comme un playback. Du deep fake à bon usage. La Fête met aussi l’accent sur l’exclusivité et ce Grand mix propose aussi des gilets vibrants et l’audiodescription pour les déficients visuels.

Sur la colline de Fourvière : retour de l’Atelier BK qui avait fait une très tarte à la crème place des Terreaux en 2014. Ce sont eux aussi qui œuvrent avec Gilbert Coudène à faire dégouliner la lumière sur les murs de la basilique de Fourvière (et bien d’autres bâtiments emblématiques de la Région grâce au financement de... la Région). Ici, ils s’allient au formidable bédéiste Jérôme Jouvray pour créer une petite aventure : celle d’un extraterrestre qui arriverait à Lyon et partirait à la découverte de la ville avec un petit chat. C’est Le Voyageur céleste.

Si beaucoup de projets se font avec des institutions étrangères (et surtout européennes — finis les partenariats avec Shanghaï et le Proche-Orient), l’expérience de territoire est aussi promue notamment dans le jardin de l’Institut Lumière. Beacon se fait avec la Finlande, les Pays-Bas et les habitants du 8e qui ont travaillé lors d’ateliers.

Enfin, des points d’accueil du public seront installés aux Subs où le Kraken connaitra ses derniers jours avec un bal lumineux et place Bellecour qui accueille deux œuvres moins monumentales qu’avant et des food trucks en circuit court.

A priori simple, le I love light est une belle invention menée avec Notre-Dame-des-Sans-Abri et une collecte de 500 vieilles lampes qui se déploient sur un cadre de 30 m d’ouverture et 6 m de haut.

La Fête se monte avec un budget de presque 3 M€ (dont 2 M€ d'argent public) et aura lieu de 20h à minuit les jeudi 8, vendredi 9 et samedi 10 et de 18h à 22h le dimanche 11 décembre. Le parc Sergent Blandan sera lui ouvert de 17h30 à 21h30.

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