Cinéma : les films qui sortent à Lyon le mercredi 28 décembre 2022

Mercredi, jour de sorties en salles : voici notre sélection des films à voir à Lyon cette semaine.

À voir

★★★☆☆ La Passagère 

Âgée d’une quarantaine d’année, épouse épanouie d’Antoine — un marin-pêcheur avec lequel elle travaille — Chiara est troublée par l’arrivée de Maxence, un jeune apprenti “issu de la haute“ qui n’hésite pas à lui faire du gringue. Les absences d’Antoine favorisent leur rapprochement, jusqu’à ce que…

Passagère… S’agit-il de la liaison entre Chiara et Maxence ; celle entre Chiara et Antoine, ou bien de la situation de cette femme ni tout à fait jeune et pas encore vieille sur l’île où elle réside depuis vingt ans ? En mettant au féminin le titre, Héloïse Pelloquet place en tout cas d’emblée son héroïne au centre de l’intrigue — chose qu’elle faisait déjà dans ses courts-métrages, dont la mer était aussi un élément structurant. Si elle revisite la romance jeune homme/femme mûre, c’est en déjouant absolument tous les clichés scabreux et narratifs d’un adultère “ordinaire“, aux ressorts dramatiques terriblement convenus.

Bien malin qui peut ici anticiper sur le cours des choses, aussi inattendu que celui de l’existence, aussi dépourvu de futur qu’une passion se vivant au seul temps du présent, jusqu’au dénouement stupéfiant. La cinéaste film de surcroît les corps avec un naturalisme brut et sain, aux antipodes du voyeurisme. Et sans artifices, Cécile de France y apparaît aussi lumineuse qu’émouvante, déchirée par ses amours et rejetée par la communauté insulaire.

Un film de Héloïse Pelloquet (Fr, 1h35)  avec Cécile de France, Félix Lefebvre, Grégoire Monsaingeon…


★★★☆☆ Caravage 

1609. Plus que talentueux mais précédé d’une réputation de sacrilège et de dévoyé, Michelangelo Merisi alias Le Caravage a été condamné à mort par décapitation pour avoir tué un homme. Alors qu’il espère la grâce du pape, celui-ci envoie un inquisiteur, l’Ombre, enquêter sur la vie mouvementée du peintre…

En clair-obscur comme ses toiles, Le Caravage est un sujet en or pour tous les artistes désireux d’en tracer le portrait : ses ambiguïtés multiples, son goût pour le scandale et la subversion comme le mystère entourant sa mort laisse du champ pour broder autour de son existence. Ajoutons que la plasticité de sa personne — courtisan lorsqu’il le faut, rebelle quand il ne faudrait pas ; bisexuel — permet à chaque biographe de se projeter en suivant son propre prisme. Pour Placido, la chose est entendue : c’est l’artiste insolent libertaire et libertaire est prioritaire, animé par un désir de vérité et inscrit dans une époque enténébrée, qui prime. Etonnamment, on voit peu (pas) son Caravage — Scamarcio, idéal — peindre mais plutôt s’inspirer de la fange et livrer ses toiles la transfigurant en sujets saints. Incarnant le “Bernard Gui“ de cette histoire, Louis Garrel lui apporte ce qu’il faut de menace roide — a-t-on déjà dit qu’il serait un méchant plus que crédible pour un James Bond ? Un bémol majeur toutefois : la construction achronologique, bousculant les époques et les lieux — sans doute pour suivre les recoupements  de l’enquête de l’inquisiteur — embrouille plus qu’elle n’élucide la vie du Caravane.

De et avec Michele Placido (It.-Fr., 1h58) avec également Riccardo Scamarcio, Louis Garrel, Isabelle Huppert, Lolita Chammah…

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X