À vingt-cinq ans, l'Albanaise Marie-Ange Nguci n'est déjà plus tout à fait une jeune pianiste, après s'être produite dans plusieurs salles européennes, et un premier disque enregistré à dix-neuf ans en 2017, En miroir (réunissant Bach, Thierry Escaich, Camille Saint-Saëns et César Franck). La jeune femme est entrée en musique avec le violoncelle, et pratique l'orgue (son « laboratoire sonore » selon ses mots) et les Ondes Martenot, sans oublier quelques pas esquissés dans la direction d'orchestre... Bref, l'ancienne adolescente qui avait rejoint avec brio en 2011 le Conservatoire Supérieur National de Paris et la classe de Nicholas Angelich, détient plus d'une corde à son arc, et est précédée d'une solide réputation.
On la découvrira à Lyon dans un répertoire éclectique, symptomatique de son insatiable curiosité musicale : des pièces du claveciniste du XVIIe siècle Froberger aux Litanies contemporaines de Thierry Escaich, en passant par Ravel, Rachmaninov et Prokofiev... De ce dernier, elle jouera la Sixième Sonate pour piano, composée en avril 1940 et entamant un cycle dit de « sonates de guerre ». Son premier interprète, Sviatoslav Richter, y ressentait un Prokofiev qui « a rompu avec les idéaux du romantisme, et a introduit dans sa musique la pulsation terrifiante du XXe siècle ».
Récital Marie-Ange Nguci,
À l'Auditorium le vendredi 24 février