Cinéma : les films qui sortent à Lyon le mercredi 1er mars 2023

Mercredi, jour de sorties en salles : voici notre sélection des films à voir à Lyon cette semaine.

À voir

★★★☆☆ Goutte d'or

Paris XVIIIe, quartier de la Goutte-d’Or, Ramsès dirige un fructueux petit commerce de voyance reposant sur d’habiles arnaques et la crédulité de ses clients. À sa plus grande surprise, il va avoir une authentique vision lorsque surgit dans une horde violente de gamins des rues venus de Tanger…

Il y a entre Ramsès et le Malik de Un prophète (2009) de Jacques Audiard un vague cousinage : tous deux sont de petits combinards ambitieux qui vont être rattrapés malgré eux par une forme de transcendance inexpliquée ; un de ces grands pouvoirs accordant une grande responsabilité et contraignant son dépositaire à infléchir son attitude. Passant d’aigrefin égoïste à — presque — altruiste (et parallèlement d'un prénom pharaonique au surnom plus populaire de “Goutte d’Or“), Ramsès franchit une frontière symbolique dans cette interzone que constitue déjà son quartier multi-ethnique. Clément Cogitore n’aime rien tant que ces constructions doubles et troubles entre deux mondes, quand le-plus-que-réel bacule par overdose dans un onirisme hallucinatoire — c’était déjà le cas dans Ni le ciel ni la terre (2015) — ; ce nouveau long-métrage entremêle naturellement la fiction à une vérité documentaire du quartier la Goutte-d’Or sans que les limites puissent se discerner. L’œil hagard, Karim Leklou est à nouveau stupéfiant dans peau de ce personnage de médium rattrapé par ses visions ; quant aux gosses de Tanger ils sont tels les Cavaliers de l’Apocalypse semant le chaos avant d’aller sévir ailleurs…

Un film de Clément Cogitore (Fr, 1h38) avec Karim Leklou, Malik Zidi, Yilin Yang…


★★★☆☆ La Syndicaliste

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★★★☆☆  Empire Of Light 

★★★☆☆  Empire Of Light 

1980, Angleterre. Quadragénaire célibataire, Hilary se remet doucement d’une crise nerveuse. Gérante du cinéma Empire, elle tombe sous le charme d’un petit nouveau, Stephen un aspirant étudiant régulièrement agressé par des skinheads parce que noir. Leurs différences vont les rapprocher…

La fermeture inédite des salles durant la pandémie aura au moins eu un bénéfice collatéral : inspirer à de grands réalisateurs des “fragments d’un discours cinématographique amoureux” adressés grand écran ainsi qu’à ses pouvoirs supra-normaux. Babylon, The Fabelmans, Empire Of Light aujourd’hui racontent comment la projection a pu transfigurer le quotidien ou réparer les vivants ; comment le lieu-cinéma a su protéger autant qu’émerveiller. Si les verbes sont conjugués au passé et ces films tous empreints de nostalgie, leur capacité à retranscrire de l’émotion prouve que le combat n’est pas perdu. Entre mélo sirkien et drame social à la Mike Leigh, Empire of Light capture un peu de cet intangible air du temps  britannique — pour le pire et le meilleur : les rude boys sont traqués par les skins, la gangrène tatchérienne attaque la société ; heureusement qu’il y a la musique. Rappelant Ellen Burstyn, Olivia Colman impressionne une fois encore dans ce film dont la sortie française — ironie triste du destin — sa sortie coïncide avec la disparition de Hugh Hudson auquel il rend par ailleurs hommage.

Un film de Sam Mendes (G-B, É-U, 1h59) avec Olivia Colman, Micheal Ward, Colin Firth…

 

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