Trois portes lyriques à franchir à l'Opéra de Lyon

Opéra / Pour son festival Franchir les portes, l’Opéra présente les incontournables "Noces de Figaro" de Mozart, et deux autres opéras plus rares : l’unique opéra de Bartók, "Le Château de Barbe Bleue", et un opéra contemporain, "Bluthaus" de Georg Friedrich Haas.

L’Opéra (avec le TNP) nous invite à franchir en musique un certain nombre de portes, de seuils : ceux, par exemple, des différences de classes sociales ou de genres, des faces cachées des désirs et des pulsions humaines, des esthétiques et époques différentes… Avec au programme trois opéras, dont le "tube" de Mozart, Les Noces de Figaro. C’est Olivier Assayas qui, au départ, devait le mettre en scène mais le cinéaste a jeté l’éponge, et l’on découvrira la version du metteur en scène et réalisateur roumain Eugen Jebeleanu, artiste qui interroge les normes, les identités, la liberté d’expression. Pour ses Noces de Figaro, il part du point de vue du personnage de Chérubin pour faire vaciller les identités de genre, et construit un dispositif scénique démultipliant les espaces en poupées russes, avec des théâtres dans le théâtre, des projections filmiques ouvrant d'autres espaces de représentation, etc..

Dédoublements

Autre opéra labyrinthique démultipliant les portes, Le Château de Barbe Bleue est l’unique opéra (très court : une heure) composé en 1911 par Béla Bartók sous l’influence du Pelléas et Mélisande de Claude Debussy. Le metteur en scène ukrainien Andriy Zholdak nous en livre une double lecture avec deux interprétations successives : la première insistant sur les émotions et les idéaux de Judith et de Barbe Bleue, la seconde plus cinématographique et cauchemardesque où l’amour prend une face monstrueuse…

Un amour à face monstrueuse, tel est le thème aussi de l’opéra contemporain Bluthaus (la Masion du crime) avec pour personnages principaux : Nadja jeune femme ayant été abusée par son père, et les voix de ses parents morts (sa mère ayant tué son mari avant de se trancher la gorge !). Le metteur en scène Claus Guth a choisi d’entremêler à l’opéra du compositeur contemporain autrichien Georg Friedrich Haas des madrigaux de Claudio Monteverdi, lui insufflant ainsi un caractère atemporel.

Festival Franchir les portes :

Les Noces de Figaro de Mozart
À l’Opéra de Lyon du 17 mars au 4 avril

Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók
À l’Opéra de Lyon du 18 mars au 2 avril

Bluthaus de Georg Friedrich Haas et Claudio Monteverdi
Au TNP du 19 au 26 mars