Swell done : l'hommage du Marché Gare au chanteur David Freel

Swell

Marché Gare

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Indie rock / Petit événement en mode confidentiel au Marché Gare qui accueille un concert hommage à David Freel, grande, même si très discrète, figure de l'indie-rock américain des années 1990 avec Swell, décédé subitement l'an dernier alors qu'il s'était retiré des affaires. Aux manettes, deux anciens membres du groupe : Monte Vallier et Sean Kirkpatrick.

L'an dernier, les fans d'indie-rock américain tendance neurasthénique ont eu la douleur de perdre l'un de leur totems en la personne de David Freel, leader historique du groupe de San Francisco Swell qui fit quelques unes des bonnes heures (même si discrètes) de la scène américaine. Un décès soudain qui est venu ajouter une pièce de plus au dossier de la malédiction qui semble frapper les songwriters américains des années 1990, dont la longévité est bien inférieure à celle des figures des décennies précédentes : Vic Chesnutt, Mark Linkous (Sparklehorse), Mark Lanegan (The Screaming Tress), Elliott Smith, Richard Swift, Jay Reatard, Daniel Johnston, Mimi Parker (Low).

Comme eux, Freel a marqué de son empreinte la musique américaine en ne vendant qu'une poignée de disques mais en récoltant des lauriers critiques (notamment en France où la presse et une poignée de fans transis l'ont beaucoup soutenu). Le style Swell (fondé par Freel et Sean Kirkpatrick, rejoints plus tard par Monte Vallier), c'est un genre de folk-rock bien rêche emballé dans une robe de bure qui n'a jamais connu l'assouplissant : une voix de moine franciscain en cours de défroquage, des guitares sèches comme la Vallée de la mort, d'autres électriques comme branchées sur la mauvaise prise, une batterie claudicante et des tonnes de seum.

Sunshine, Everyday

Étrangement, la formule, qui ressemble à la recette ultime pour rater sa vie et n'avoir de succès qu'auprès de son chat, a donné des titres sublimes comme At Long Last (sur ...well ?, le premier album, 1991), Is that important ? et Forget About Jesus (sur 41, 1994) et sur Too Many Days Without Thinking (1997, sa meilleure vente avec 40 000 exemplaires) : What I Always Wanted, Fuck Even Flow et surtout Sunshine, Everyday, le "tube" du groupe (ne pas s'attendre à un clone de Vanina ou de Jumpin' Jack Flash pour autant, hein). Si après ses albums, Freel a un peu baissé de pied, il a continué à livrer des disques de très bonne facture dans une solitude quasi parfaite. Au fil du temps, le groupe a en effet connu quelques brouilles entre le maître d'œuvre et ses acolytes.

Ce sont pourtant les mêmes qui ont pris l'initiative d'une tournée hommage à leur pote qui, ces dernières années, vivait retiré avec sa famille du côté de Portland. Un hommage à la bonne franquette et entre amis (point ici d'hologrammes pour compenser l'absence du défunt), Vallier et Kirkpatrick étant secondés par John Dettman-Lyttle et Niko Wenner. L'important, ce sera au fond les chansons et l'esprit de Freel, ce qu'il nous reste de lui. Et la manière de communier autour de son souvenir.

Swell
Au Marché Gare le jeudi 13 avril

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