Cannes / Au moment où se referme la parenthèse cannoise, l'heure est venue d'en savourer en primeur (et en rafale) quelques échantillons à l'occasion du florilège présenté sur les écrans du Pathé Bellecour pour le traditionnel Cannes à Lyon. Un premier shoot chargé en films issus de la compétition.
S'ils se montrent assidus aux séances proposées par le Pathé Bellecour durant le week-end du vendredi 26 au dimanche 28 mai, les cinéphiles auront quasiment l'assurance de découvrir un avant-goût du palmarès, au moment même où celui-ci sera dévoilé sur la Croisette. Les statistiques leur sont en effet favorables : avec 10 longs métrages de la compétition (qui en compte 21) sur les 12 film projetés, l'événement Cannes à Lyon a fait son marché dans la plus prestigieuse des sections du festival. Et il compte autant de valeurs sûres (trois cinéastes déjà récipiendaires d'une Palme plus un lauréat d'une Palme d'Or d'honneur) que de concurrents sérieux à la consécration suprême.
Cannes, en version au Calme d'Or
Lui-même doublement palmé, le président du jury Ruben Östlund n'aura sans doute aucun scrupule à gratifier d'un trophée supplémentaire Moretti (Vers un avenir radieux), Nuri Bilge Ceylan (Les Herbes sèches) ou Wim Wenders (Perfect Days, l'un des deux films qu'il présente cette année) ! On pourra en tout cas savourer les œuvres de ces vétérans, en lice cette année contre des habitués moins chanceux susceptibles de tirer — enfin — leur épingle du jeu. Le vénérable et prolifique Marco Bellocchio, au sommet de son art (il a reçu il y a quelques jours son quatrième David di Donatello de la meilleure réalisation) soumet L'Enlèvement ; le Finlandais Aki Kaurismäki, qu'on croyait rangé des caméras, concourt pour la cinquième fois avec Les Feuilles Mortes ; Todd Haynes pour la quatrième avec May December. Face à eux, la nouvelle génération, essentiellement féminine, est menée par deux “presque“ habituées de Cannes, Jessica Hausner (Club Zero) et Justine Triet (Anatomie d'une chute). Mais on miserait plus une pièce sur le documentaire de Kaouther Ben Hania (Les Filles d'Olfa)... à moins que le premier film de Ramata Toulaye Sy, Banel et Adama, n'emporte tous les suffrages. Si vous vous moquez comme d'une guigne de la dimension compétitive de ce barnum, assister à Cannes à Lyon vous occupera à l'heure de la cérémonie de clôture et vous offrira en sus deux films des sections parallèles : Bonnard, Pierre et Marthe de Martin Provost (Cannes Premières, avec Vincent Macaigne et Cécile de France) et Salem de Jean-Bernard Marlin (Un certain regard, révélé par Shéhérazade). À noter que les aficionados des marathons hors Croisette pourront enchaîner avec la Quinzaine (des Cinéastes) en salles au Comœdia du 7 au 18 juin. On reparle très vite.
Cannes à Lyon
Du 26 au 28 mai au Pathé Bellecour