Entrée en cuisine pour écrire sur les chefs plus que pour les imiter, Anaïs a quand même réussi l'exploit d'obtenir son CAP, avant de retrouver son clavier de journaliste avec beaucoup plus de sûreté. Car c'est en salle qu'elle aime admirer le ballet des plats et raconter l'émotion qu'ils provoquent. Ici pas de critique négative, elle ne chronique que ce qu'elle a aimé. Aujourd'hui, rendez-vous au Comptoir syrien, pour un voyage savoureux.
Jour de braderie. On file derrière le campus Tréfilerie de la fac Jean-Monnet. A la faveur d'un cours de yoga à côté, on avait scruté les jolis détails de vitrine du restaurant Le Comptoir Syrien ouvert depuis 2018, histoire de voyager quelques minutes en orient, depuis la rue Edouard-Vaillant. La carte promettait un bon moment. Pas de déception pour l'établissement ouvert par des réfugiés qui ont dû se réinventer dans l'adversité.
Arayes à partager
En entrée, on partage à deux des mezzés chauds, des arayes (7, 90€), fameux pains syriens farcis à la viande hachée aromatisée d'épices. Passé dans une poêle à griller, l'extérieur de ce mini sandwich craque sous la dent avant de laisser découvrir un cœur carné fondant. Mention spéciale pour la sauce à la grenade, un peu épaisse, dont la sucrosité se marie bien avec le veau.
Vendredi, le menu midi (15.99€) fonctionne. Dans l'assiette, dans le sens des aiguilles d'une montre, - les toqués comprendront -, on commence par la salade fattouche revisitée, avec des feuilles de mesclun, mais aussi des morceaux de tomates, concombres et des croûtons syriens pour le croquant, dont l'aspect nous fait penser à la texture des cigarettes russes, mais en version salée.
On s'apprête à gober, avant de finalement prendre le temps de déguster la feuille de vigne. Car contrairement à nos mauvais souvenirs, cette version est succulente : ni trop sèche, ni saumurée, mais citronnée avec son mix riz-persil-menthe-oignon, qui se tient bien.
Chich taouk, la brochette de poulet doucement épicée
De quoi nous tenir en haleine pour la suite : la pièce de résistance incarnée par la brochette de poulet marinée surmontée de ses lamelles d'oignon. Dans la cuisine levantine, elle prend le nom de chich taouk, car baignée avant cuisson dans un combo paprika, ail, poivre blanc, gingembre, sel, piment, cumin et cardamone, qui lui donne une jolie couleur orangée.
Des morceaux qu'on badigeonne allégrement avec les « dips », le houmous d'abord, dont on perçoit les tonalités subtiles de tahini et de piment d'Alep. Mais le moutabal, fameux caviar d'aubergine, lui tient la dragée haute. On le terminera avec notre pita et un croc dans la tranche de citron, pour digérer.
Les douceurs fromagées d'halawét eljébén (4, 90€), à base de semoule, sucre, eau de fleur, fourrées de crème et de pistaches, victimes de leur succès, on se contente des minis backlawas qui accompagnent le thé traditionnel, dans la formule. On reviendra, peut-être même pour une version à emporter car le service est très bien noté.
14 Rue Edouard Vaillant, 42100 Saint-Étienne, découvrir ici