Dessin / Le fonds Glénat pour le patrimoine et la création réunit 25 dessinateurs et dessinatrices de bande dessinée autour de la thématique de l'arbre. L'occasion de se confronter aux originaux de ces artistes dont on néglige parfois l'ampleur du travail.
Si le choix du thème de l'arbre dans la bande dessinée est certainement tendance et tout à fait porteur, il faut bien reconnaître qu'il ne dit pas grand-chose ni des arbres ni du 9e art... Mais on ne va pas chipoter, cette entrée thématique reste toutefois un bon prétexte pour réunir 25 auteurs et autrices contemporains parmi lesquels des figures de renom (Sempé, Sfar, Schuiten...) et d'autres moins connues, qu'on a plaisir à découvrir.
En prenant le parti de présenter les planches originales de grands formats et des carnets de croquis, l'exposition permet au visiteur de percevoir les subtilités chromatiques et les finesses graphiques qui malgré les efforts des éditeurs ne souffrent pas le passage à l'impression. Notre regard se perd dans les noirs graisseux de Tirabosco, se laisse emporter par le souffle graphique de Mattotti ou l'extrême sobriété du trait d'Aude Picault... Car le grand mérite de cette exposition est de témoigner de la diversité des techniques dont font usage les auteurs contemporains – et il faut bien reconnaître que les arbres, par leur richesse formelle et chromatique, sont de bons sujets pour s'en rendre compte.
Autoportrait en arbre
À proximité de chaque série de planches originales est présenté un autoportrait en arbre qui a été commandé par le fonds Glénat aux artistes. L'exercice amusant donne lieu à des propositions d'une grande variété : Alfred se représente dissimulé dans des plantes vertes, Johann G. Louis s'imagine en arbre rustique sur lequel est construite une cabane spartiate ; tout l'inverse de Daria Schmitt, dont la cabane est envahie par un arbre à la croissance démentielle. Emmanuel Lepage, quant à lui, imagine un arbre qui, se déracinant, prend son envol... Bref, l'exposition est une belle occasion de valoriser le travail remarquable de ces auteurs et de ces autrices dont certains ont encore du mal à reconnaître qu'ils sont de véritables artistes (coucou Mme Bachelot, ancienne ministre de la Culture...).
L'arbre dessiné jusqu'au 13 janvier au couvent Sainte-Cécile, 5€/6€/7€