En scènes / Avec notamment le début des Nuits de Fourvière, le retour des Invites de Villeurbanne ou encore pas mal d'humoristes.
L'Homosexualité, ce douloureux problème
Voici un spectacle que l'on a vu grandir depuis une version brouillon il y a 3 ans. Prix de la section maquette Incandescence en 2022, passé aux Clochards célestes il y a tout juste un an, il revient en Célestine pour dire la naissance du FHAR, le Front homosexuel d'action révolutionnaire né au début des années 1970 dans l'émission ici reconstituée de Ménie Grégoire su RTL où les gays font soi-disant peur. Ce qui semble être le Moyen Âge était en fait juste hier. Dans un décor ripoliné et classe, le collectif stéphanois queer Fléau social fait joyeusement de ce moment historique du théâtre.
Aux Célestins du mardi 28 mai au samedi 8 juin
Black Label
Créé en février à Lille, le spectacle Black Label, titré d'après une œuvre du poète et écrivain Léon-Gontran Damas, sera l'un des événements du début des Nuits de Fourvière. Du théâtre musical pensé par le metteur en scène David Bobée et le rappeur-comédien JoeyStarr pour porter au plateau « les plus grands écrits de la poésie antiraciste, des afro-descendants jusqu'aux Black Live Matters d'aujourd'hui » – James Baldwin, Aimé Césaire, Éva Doumbia, Assa Traoré, Malcom X... Sur scène, JoeyStarr sera aux côtés de la musicienne et chanteuse jazz Sélène Saint-Aimé et du chanteur et danseur Nicolas Moumbounou. Potentiel grand moment.
Aux Nuits de Fourvière (Odéon) dimanche 2 juin
Jessé
Jessé, nouveau nom prometteur de l'humour, débarque avec Message personnel, savoureux, intelligent et parfois subtilement graveleux premier spectacle au succès croissant. La quête des origines, lui l'enfant d'un adultère, et le violent harcèlement homophobe vécu plus jeune sont au cœur de son spectacle. De quoi plomber direct l'ambiance, s'il n'y avait ce ton pince-sans-rire et ce sens du récit capables de faire rire de tous les sujets, jusqu'à la mort d'un garçon pas très recommandable.
À l'Espace Gerson du mercredi 5 au samedi 8 juin
Guillermo Guiz
L'un des meilleurs spectacles de stand-up du moment s'appelle La Formidable ascension sociale temporaire de G. Verstraeten. Un titre à rallonge signé Guillermo Guiz, enfant d'un milieu populaire qui livre une réflexion acide sur sa condition d'artiste nouveau bourgeois. Une immense réussite pleine d'autodérision (sur, par exemple, la vacuité de son métier face à l'urgence climatique), de savoureuses digressions (que ce soit sur son état d'homme blanc hétérosexuel ou les hôtels en tournée) et un humour noir particulièrement efficace – sacré Grégory Lepetit, ou plutôt petit Grégory.
Au Radiant-Bellevue (Caluire-et-Cuire) samedi 8 juin
Louis Cattelat
Nouvelle tête de l'humour au physique de jeune premier timide mais à la verve cynique, Louis Cattelat se pose devant son micro face public, en combinaison Air France (pourquoi pas), et déroule un stand-up centré sur le langage – d'où le titre Paroles, paroles très "dalidesque". Une fil conducteur un brin intello toutefois assez large pour lui permettre de faire de nombreux détours du côté de son histoire familiale où ça boudait sous le piano, de ses plans cul originaux grâce notamment au fameux réseau jaune et noir prisé par la communauté gay, ou encore des questions de société engagées (versant progressiste).
À l'Espace Gerson du mardi 11 juin
Paloma au pluriElles
Une directrice de casting dirigiste, une apprentie actrice bien cagole, une star du cinéma à la voix suave, une gourou faussement zen ou encore une personnalité historique incomprise : pour son premier spectacle Paloma au pluriElles, Paloma, drag queen lauréate de la première saison de Drag Race France, a choisi la forme du seule-en-scène humoristique à personnages (féminins). Un univers non sans rappeler celui d'illustres humoristes comme Valérie Lemercier qui fait parfaitement l'affaire grâce à un sens efficace de la mise en scène et de la mise en lumière des talents de comédien d'Hugo Bardin, l'artiste derrière le maquillage et les perruques.
À la Bourse du travail mercredi 19 juin
Les Invites de Villeurbanne
Après trois ans d'absence, le festival Les Invites de Villeurbanne est de retour pour une 18ᵉ édition qui, au vu de la dense programmation, promet d'être à la fois participative et inventive. Durant les quatre jours, Les Invites mettront en lumière des talents locaux et internationaux dans près de 90 spectacles entièrement gratuits. Plus d'informations dans Le Petit Bulletin du 12 juin.
À Villeurbanne du mercredi 19 au samedi 22 juin
Jusqu'à ce qu'on meure
Brigitte Poupart est encore peu connue en France. Nous n'avons pas vu son travail mais il est intrigant tant la Canadienne se place aux frontières du théâtre, de la danse et du cirque dans un dispositif immersif où le spectateur peut déambuler. Expérience inédite en vue.
Au Pôle Pixel (dans le cadre des Nuits de Fourvière) du mercredi 25 juin au jeudi 2 juillet
En une nuit – Notes pour un spectacle
Voici les lauréats du plus prestigieux prix dédié à l'émergence en France, adoubés par le public et le jury de professionnels d'Impatience en décembre dernier. Quatre artistes racontent Pasolini. Parmi eux Justine Lequette, qui nous avait bluffés il y a quelques années à sa sortie du Conservatoire de Liège lors de sa mise en scène de J'abandonne une partie de moi que j'adapte, une adaptation théâtrale sur le bonheur d'après Chronique d'un été, le documentaire d'Edgar Morin et Jean Rouch. Jubilatoire !
Aux Subs (dans le cadre des Nuits de Fourvière) jeudi 27 et vendredi 28 juin
Swing + Décrochez-moi-ça
Voici les deux spectacles qui s'installent dans le traditionnel village du cirque des Nuits de Fourvière (posé dans le parc de Lacroix-Laval) mais qu'il est malheureusement impossible de voir le même soir – question d'horaires quasi simultanés. C'est le retour de deux compagnies déjà passées par là. Celle de l'italien Ronaldo qui, avec Swing, propose un cabaret-cirque des années 1940 (dès 6 ans) créé il y a quelques années ; et celle du duo des Bêtes de foire qui, cette fois-ci, donne un titre à son tout nouveau spectacle autre que celui de son nom d'artiste. Décrochez-moi-ça est une plongée dans la malle aux vêtements de ces forains qui revendiquent l'émerveillement et la simplicité de leur art (dès 9 ans).
Au Domaine de Lacroix-Laval (dans le cadre des Nuits de Fourvière) du jeudi 27 juin au dimanche 7 juillet
Mon théâtre en moi
La saison dernière, la chorégraphe Julie Desprairie a travaillé en milieu rural, dans la Dombes, le deuxième volet de cette commande imaginée dans l'urbanité du quartier de Vaise où l'artiste a questionné les habitants sur leur rapport au TNG (Théâtre Nouvelle Génération) et à son ancêtre le TJA (Théâtre des Jeunes Années). Un prélude appétissant à la réouverture, prévue en mars 2025, de cette salle en travaux.
Dans le quartier de Vaise et de la Duchère (programmation hors les murs du TNG) samedi 29 et dimanche 30 juin