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Randonner au milieu d'oeuvres d'art

Randonner au milieu d'oeuvres d'art

Escapade / Voir des œuvres d'art au-dehors. Marcher en pleine nature. Tout cela est compatible. Voici le dernier-né de ce genre : les Murmures du temps à L'Arbresle et dans les alentours. Des œuvres pérennes et facilement accessibles depuis Lyon sans voiture.

À peine sorti du train de la gare de L'Arbresle (37 min en tram-train depuis la gare de Saint-Paul et 6, 20€), une œuvre se voit. L'artiste contemporain français de 44 ans Laurent Pernot a édifié un « Grand rocher » sur les bords de la Brévenne pour signifier les crues passées, dont la plus récente remonte seulement à 2016. Un bonhomme de bronze surplombe les passant(e)s, juché à 7 mètres tandis qu'une vraie-fausse roche faite de béton et teintée aux couleurs du site naturel semble ravinée par l'eau. En créant in situ, les artistes dialoguent avec la nature.

Inauguré début juillet, ce parcours des Murmures du temps en pays de L'Arbresle compte huit installations réparties sur un territoire resserré. Le but est de faire écho, via l'art, à l'histoire culturelle, industrielle de ce territoire ainsi qu'à la faune et la flore et la domestication de la nature.

Révéler la profondeur

Il est donc possible de toutes les voir sur une seule journée. Celle de Laurent Pernot s'inscrit dans le circuit de 2 km « à la croisée des chemins » qui comprend aussi les œuvres de Nathanaël Abeille et de Stefan Shankland dans le village.

©Lionel Rault

 

Autre possibilité : descendre à la gare suivante, celle de Sain-Bel (sans « T » car le nom ne vient pas d'un saint mais de la locution latine « Sanum Bellum », sain et beau) pour un parcours de 6 km sur lequel se trouvent deux œuvres fortes : celle de Caroline Le Méhauté qui, en deçà du cimetière et avec vue sur le château du XIIᵉ a posé « Négociation 147 – intimité du visible ». Derrière ce nom (trop) barbare se cachent cinq lames transparentes enfermant des photos de minéraux tels que la pyrite de fer et de cuivre extraits des anciennes mines du village, et passés au microscope, révèlant ce qu'il y a en profondeur sous nos pieds.

Du pédagogique à l'artistique

Tout près, Amandine Guruceaga invente un « passage tissage » sur 40 mètres de long en 3 secteurs. Elle évoque ainsi l'histoire industrielle de ce territoire qui a compté des usines-internats quand le tissage s'est délocalisé de Lyon pour les terres rurales. La jeune diplômée des Beaux-arts de Marseille s'est emparée de lames de cuivres brûlées, gravées pour réfléchir la lumière. Et parfaitement s'inscrire dans ce paysage champêtre où paissent des vaches, en bordure d'une voie verte nouvellement ouverte qui relie Sain-Bel à L'Arbresle.

Enfin, le 3ᵉ parcours est celui par lequel tout a commencé puisqu'il passe sous l'autoroute A89, à destination de Clermont-Ferrand et Bordeaux mise en circulation en 2013. Ce chantier a coupé le village de Saint-Germain-Nuelles en deux et a interrompu 14 sentiers de randonnée ! Compte tenu de ce bouleversement, le maire d'alors avait souhaité réunir les deux parties scindées de sa commune via la création d'un parcours pédagogique pour mieux appréhender la richesse de l'environnement naturel. In fine, ce parcours est devenu plus artistique qu'imaginé grâce en très grande partie à des fonds publics (90% des 2 millions d'euros de budget) et à la Maison Gutenberg de Lyon associée à l'École urbaine - Cité anthropocène à qui a été confié la direction artistique.

Poèmes aléatoires et instruments-stalactites

Le circuit de 9 km des Murmures du temps commence donc au pied de l'église de ce village et mène dans le court tunnel sous l'autoroute. On y observe l'installation sonore de Vahan Soghomonian, membre du labo de l'IAC de Villeurbanne, qui fait chanter des sortes d'instruments-stalactites qui s'animent de façon aléatoire en fonction du trafic au-dessus avec des sons mais aussi des poèmes aléatoires écrits par les habitants au gré d'ateliers.

Quelques mètres plus loin, Didier Marcel, exposé à Beaubourg ou au MAMCO de Genève, a constitué une « colonne dorée » de 6, 5 m avec des bottes de paille moulées dans de la résine naturelle, miroir de celles des salines d'Arc-et-Senans.

Puis, dans les vignes, Julie Escoffier a fabriqué une stèle pour recevoir les eaux de pluie et les libations des vignerons, hommage à ces cultivateurs. En s'écoulant, et parce qu'elles sont acides, elles vont colorer le socle de sa « Géo-empathie » au fil des années. Prolonger jusqu'aux somptueuses carrières de Glay voisines.

Deux autres œuvres complèteront ces parcours en mai 2025 sur la place du village de Saint-Germain-Nuelles, dont celle d'Ugo Schiavi (artiste des grandes serres exposées dans la partie centrale du musée Guimet lors de la dernière Biennale d'Art contemporain de Lyon).

Parcours artistique Les Murmures du temps ; L'Arbresle, Sain-Bel et Saint-Germain-Nuelles


D'autres sentiers artistiques.

Le Partage des eaux (Ardèche). Depuis 2017, sur plus de 100 km, dans une ligne nord-sud à l'ouest du département, 8 œuvres pérennes jalonnent le parcours dont la 8e a été inaugurée l'an dernier. Ouroboros est signée du Brésilien Henrique Oliveira, serpent de bois qui fera sa mue, installé sur les hauteurs de Burzet. Ce long parcours s'inscrit pleinement dans le Parc régional des Monts d'Ardèche peuplé de châtaigneraies et devenu un véritable terrain de créations autour desquelles sont proposées tout l'été des activités de médiation.

Horizons arts-nature en Sancy (Puy-de-Dôme). Cette fois, il s'agit d'œuvres éphémères monumentales renouvelées tous les ans sur des sites chaque fois différents. Les dix de cette 18e édition sont parfois visibles de la route ou accessibles après une marche plus ou moins longue (de 10 minutes à une heure) dont par exemple Hraunfoss du collectif Fleur, qui désigne une cascade de lave en langue islandaise, matérialisée ici par une coulée de leds rouges qui s'éclairent à la nuit tombée. Jusqu'au 15 septembre.

Annecy-Paysage (Haute-Savoie). 22 installations dans la ville et quelques autres devenues pérennes à la suite des précédentes éditions depuis le début de la manifestation en 2018. Parmi elles, la maisonnette de Pedro Marzorati plantée dans le lac. Jusqu'au 22 septembre.


 

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