Traces de vie / Anna l'Hospital invite à la visite de ses souvenirs dans un geste poignant et artistique. À la galerie Houg.
Au cœur de l'œuvre d'Anna l'Hospital il y a un geste : celui d'arracher le souvenir à son passé. Ce geste s'oppose à l'effacement, à la disparition d'un événement précis et ponctuel. Si chaque souvenir appartient malgré lui à un passé historique, souvent idéalisé et nostalgique, le ramener sans cesse au présent le préserve de la glorification, car il se trouve nourri d'une passion sincère l'épargnant de l'intégration dans un quelconque discours rhétorique.

Voyage initiatique
L'artiste pioche dans sa vie intime pour rendre justice à ses souvenirs, les réactivant sans pourtant en faire des cas exemplaires. Les images impressionnent le papier Dos Bleu, puis les rubans adhésifs colorés interviennent pour strier l'image, lui donnant une profondeur imaginaire. Le souvenir se dissimule ainsi derrière l'œuvre, sauvé par le geste artistique et poignant d'Anna l'Hospital, ramené à une vie qui n'est plus la sienne mais celle impersonnelle de quiconque a la chance de rencontrer ces lieux de mémoire.
Afin d'atteindre ces sites, il est nécessaire de traverser la forêt de mues suspendues au milieu de la galerie : des sculptures légères et fragiles en papier adhésif ayant étreint les arbres d'une forêt de la plaine des Maures ravagée par un incendie en 2021. Un voyage initiatique.
Komorebi (« La lumière du soleil qui filtre à travers les feuilles des arbres ») par Anna l'Hospital
À la galerie Houg jusqu'au samedi 10 août (Lyon 2ᵉ) ; gratuit