Escapade / Un ovni d'art brut qui rappelle la Méditerranée : Rosa Mir, le jardin secret le plus connu de la ville, ouvre ses portes en juillet dans le cadre des Estivales Lyon nature.
C'est sur la colline qui travaille que Jules Senis, maçon-carreleur, s'installe dans les années 50. En rémission d'un cancer de la gorge, il s'attelle à une mission aussi obsessionnelle que celle de Joseph Ferdinand Cheval et son Palais Idéal, pour remercier le ciel : faire naître un jardin.
Coquillages sans crustacés
Sur une parcelle de 400 mètres carrés, il édifie pierre après pierre, coquillage après coquillage, une oasis qui mêle art brut et inspirations méridionales. Petite grotte, pergola ou jardinière suspendue : il recouvre patiemment les murs et structure l'espace avec un savoir-faire hérité de son métier. Dans ce bric-à-brac minéral, le ciment côtoie les galets de rivière, les pierres dorées et les coquillages. Il baptise ce jardin idéal Rosa Mir, en hommage à sa maman.
Big up aux mères
Pour les coquilles Saint-Jacques et les huitres, Jules Senis s'approvisionne aux Halles des Cordeliers. Ne cherchez pas ces dernières si vous voulez prendre un mâchon : elles ont été démolies dans les années 70 sous la mandature « Zizi Béton » (surnom de Louis Pradel), au profit d'un parking. Les Halles Paul Bocuse, qui les ont remplacées cours Lafayette, sont implantées à quelques numéros de l'immeuble de naissance de Louis Pradel. Un hommage à sa propre maman ? Quoiqu'il en soit, vous avez donc plusieurs options de visite pour rendre hommage aux mères lyonnaises que l'histoire n'a pas retenues.
Le jardin Rosa Mir
Visite les lundis 8, 9, 15, 22, 23 juillet à 10h au jardin Rosa Mir, sur réservation uniquement