French Riviera / En partenariat avec le Groupement National des Cinémas de Recherche, le cinéma le Zola propose, du 13 au 22 septembre, neuf avant-premières de films issus des différentes sections du dernier Festival de Cannes. Loin du raffut et des projecteurs, mais non sans passion ni intérêt, en atteste cette sélection éclectique et exigeante.
Dans un geste implicitement utopique, Retour de Cannes réunit œuvres présentées sur la croisette en Sélection Officielle (en Compétition et Hors compétition, à Un Certain Regard), mais aussi à la Semaine de la critique ou l'ACID, au mois de mai dernier. L'événement est accueilli dans la métropole dans l'enceinte du Zola qui propose neuf des douze films présentés. Coup d'envoi, le 13 septembre en présence du critique et théoricien Emmanuel Burdeau, pour une discussion à l'issue de la projection de Miséricorde, le nouveau long-métrage anar aux relents « mockyesques » d'Alain Guiraudie. L'occasion de revenir avec un fin connaisseur sur la carrière d'un cinéaste définitivement hors des clous.
Grand Tour et Grand Prix
Commençons par le Palmarès. Grand Tour du Portugais Miguel Gomes, lauréat du Prix de la mise en scène, se pose en variation sur le thème de « fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis » nourrie au cinéma muet. Le résultat, aussi formellement intrigant que narrativement monotone et lassant, ne devrait pas laisser indifférent, à défaut de faire l'unanimité. All we imagine as light premier long-métrage de fiction de Payal Kapadia, auréolé du Grand Prix, constitue un geste libre et poétique derrière son apparent minimalisme, il tend, non sans intelligence, à se réapproprier au féminin, des espaces géographiques et intimes.
D'autres longs-métrages remarqués lors de leurs présentations cannoises seront également à découvrir. Ce n'est qu'un au revoir, nouvel opus de Guillaume Brac qui a récemment connu un succès tardif et surprise avec l'arrivée d'À l'abordage sur Netflix, mais aussi L'Histoire de Souleymane de Boris Lojkine. Portrait sec et sans effusion d'un jeune sans papiers à Paris, qui dans sa forme rappelle à la vitalité du cinéma des frères Dardenne. Claire Simon est de retour avec Apprendre, documentaire centré sur une école élémentaire observée à hauteur d'enfant, un an durant, de la salle de classe à la cour de récréation.
La tentation de l'inconnu
Coscénariste de La Tête haute d'Emmanuelle Bercot, Marcia Romano réalise, aux côtés de Benoît Sabatier, Fotogenico, un drame autour de la question du deuil, porté, entre autres, par Roxane Mesquida. Premier long-métrage de l'Argentin Federico Luis, Simón de la montaña, tragédie sur le passage à l'âge adulte, promet un moment d'émotion et la découverte d'un cinéaste en devenir. Projet au casting pour le moins surprenant, qui réunit Bilal Hassani et Alma Jodorowsky, Les Reines du drame d'Alexis Langlois (repéré avec son court Les Fantômes de Dorothy) se pose en curiosité de l'événement. Objet musical et déjanté à même de bousculer la production hexagonale ou pétard mouillé ? La réponse dès le 14 septembre prochain.
Retour de Cannes
Du 13 au 22 septembre 2024 au Cinéma Le Zola