Indépendance Days / Trois jours durant, les films sélectionnés lors de la dernière édition de l'ACID bénéficieront d'un coup de projecteur à l'occasion de leur traditionnelle reprise au Comœdia. Un programme dominé par une volonté d'appréhender le monde à travers des regards dont la juvénilité apparente n'exclut pas la maturité et la lucidité.
Depuis 1993, l'Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (l'ACID pour les intimes) soutient, en marge du Festival de Cannes, un cinéma plus modeste, moins exposé aux flashs et aux projecteurs. Petite particularité, les films sont sélectionnés par les cinéastes adhérents. Cette section a notamment permis l'émergence de réalisateurs tels que Robert Guédiguian, Lucas Belvaux, Claire Simon, Nicolas Philibert, Alain Gomis ou plus récemment, Justine Triet, Radu Jude et Kaouther Ben Hania.
Contes d'automne
C'est désormais une habitude, en début d'automne, le Comœdia accueille la reprise lyonnaise de l'événement en partenariat avec le parcours MEME. de l'Université Lyon 2. Trois jours pour découvrir l'intégralité des longs-métrages projetés au cours de la dernière édition, en présence de certaines des équipes. La soirée d'ouverture aura lieu le vendredi 4 octobre en compagnie de Guillaume Brac pour accompagner la projection de son dernier long-métrage, le documentaire Ce n'est qu'un au revoir. Trois ans après À l'abordage, le réalisateur observe les trois dernières semaines de lycée d'un internat à travers les regards de quatre protagonistes. À la faveur d'un dispositif simple mais pleinement maîtrisé, se dessine un objet étonnant où il filme avec douceur et fausse futilité la fin d'un monde.
Le samedi 5 octobre sera une journée chargée, avec pas moins de cinq films au programme, parmi lesquels, entre autres, le drame argentin Moi, ma mère et les autres de Iair Said, séance en partenariat avec Écrans Mixtes. L'acteur (vu dans Los Delincuentes) est devant et derrière la caméra, aux côtés notamment d'Antonia Zegers, l'une des actrices fétiches de Pablo Larraín.
Le péril jeune
L'adolescence est au cœur de la sélection, en témoigne la projection ce même jour du beau documentaire d'Hélène Milano (suivie d'un échange avec la réalisatrice), Château Rouge. Immersion émouvante au sein d'une classe de troisième d'un collège populaire parisien, à l'aune de changements décisifs pour les élèves, quant à leur avenir. Loin des clichés, la cinéaste donne la parole à des jeunes évoquant sans filtre leurs blessures et leurs ambitions. Le dimanche 6 octobre permettra de découvrir une étonnante fantaisie empreinte de gravité, Kyuka de Kostis Charamountanis. Un faux coming-of-age movie grec lorgnant vers un référentiel français allant d'Éric Rohmer à Jacques Rozier. Enfin, en guise de bouquet final, le compositeur Wissam Hojeij viendra parler de Mi Bestia de Camila Beltrán, sorti début septembre. Un conte évanescent sur la découverte de la puberté par une jeune fille au cœur d'une Colombie rongée par la superstition. À noter que chacune des séquences sera présentée à des cinéastes engagés à l'ACID.
ACID Cannes 2024
Du 4 au 6 octobre 2024 au Comœdia