Opéra / Proposé en version concert à l'Auditorium, l'opéra d'Umberto Giordano marque la volonté de Daniele Rustioni d'éclairer d'une lumière nouvelle les œuvres du répertoire vériste italien.
Retrouver Andrea Chénier, le chef-d'œuvre d'Umberto Giordano est un des guilty pleasures des amoureuses et amoureux du belcanto. Si le rôle-titre a été magnifié dans le passé par les immenses figures d'Enrico Caruso, Beniamino Gigli et Mario Del Monaco et plus récemment par Yusif Eyvazov et Jonas Kaufmann, l'opéra n'a pas toujours joui d'une reconnaissance unanime.
Sans avoir jamais vraiment disparu du répertoire, Andrea Chénier a retrouvé sa juste place seulement dans le dernier quart de siècle du XXᵉ siècle, grâce notamment à Riccardo Chailly et à sa mémorable direction à la Scala en 1985, théâtre qui avait accueilli sa création presque un siècle plus tôt.
L'amour tragique entre histoire politique et fiction
Le drame historique du poète antirévolutionnaire André Marie de Chénier, condamné pour avoir « recelé les papiers de l'ambassadeur d'Espagne » et guillotiné le 7 thermidor de l'an II, retentit dans le livret de Luigi Illica. Ce dernier introduit dans l'histoire non seulement des nouveaux personnages (Carlo Gérard parmi d'autres), mais aussi une dynamique mortifère déclenchée par une cause amoureuse (ah, l'italica gelosia !) serpentant entre Incroyables et Merveilleuses.
Après avoir dirigé l'Adriana Lecouvreur en 2023, Daniele Rustioni s'attaque maintenant à la partition en clair-obscur de Giordano, opéra vériste qui célèbre l'amour romantique face à la terreur de la politique.
Andrea Chénier
Mardi 15 octobre à 20h à l'Auditorium ; de 19 à 74 euros