Chœur théâtral / Après avoir estomaqué la Cour d'honneur du festival d'Avignon cet été, ce chœur battant de femmes dit au TNP comment la guerre en Ukraine les disperse et les rassemble. Puissant.
Il y a bien des berceuses dans Mothers — A Song for wartime mais ce n'est pas ce qui résonne encore, quelques mois après avoir passé une heure avec ces vingt-trois Ukrainiennes, Polonaises et Bélarusses (des adultes et une enfant) qui forment un chœur troublant sous la houlette de leur cheffe Marta Górnicka. Réfugiées comme accueillantes, elles sont directes : « c'est un scandale que l'Est soit si loin », que cette Europe qu'elles aiment et à qui elles adressent une déclaration d'amour (« je resterai avec elle jusqu'à ce que la mort nous sépare ») ne les secoure pas assez.
Une vague qui effleure ou submerge
« Vos sentiments ont des conséquences politiques et c'est vous, à tout moment, qui décidez si vous serez des assassins ou ceux qui nous sauvent ». Voilà le rôle du festival Contre-sens : faire entendre des voix émises depuis la guerre, qui n'existent que sur nos écrans, et dont la chair est subitement là, sur scène. Invitée depuis la première édition du festival en 2009, Marta Górnicka, constitue à nouveau un chœur, ou plutot une vague qui effleure ou submerge, et elle déploie ainsi avec une grande précision et sans concession un geste artistique remuant.
Mothers – A Song for wartime
24 et 25 octobre à 20h au TNP (Villeurbanne) ; de 7 à 26€