Remise en eau / Le territoire de Miribel-Jonage a lancé aujourd'hui la seconde phase d'une expérimentation pour restaurer un ancien bras du Rhône, dans le but de recréer un milieu humide tout en garantissant la sécurité des ressources en eau potable.
Ce mardi 8 octobre, les vannes du canal de Jonage s'ouvrent à nouveau pour abreuver la lône de Jonage, un ancien bras du Rhône. D'une longueur 1 600 mètres, il s'était asséché au fil des années en raison des divers aménagements du fleuve (creusement du canal de Jonage, usine hydroélectrique...). Après une première expérimentation en 2019, marquée par des ajustements nécessaires, cette seconde phase vise à recréer un milieu humide diversifié en réintroduisant progressivement des débits d'eau plus faibles.
Le projet vise aussi à préserver la qualité de l'eau potable, tout en s'inscrivant dans une démarche écologique globale. Ce projet, financé à 48% par l'agence de l'eau, représente un montant de 280 000 euros. EDF, en tant que concessionnaire de la centrale hydroélectrique de Villeurbanne-Cusset, contribue également à hauteur de 48%. Le reste du financement est assuré par le Syndicat Mixte de l'Île de Miribel-Jonage.
Restaurer l'écosystème
L'idée de remettre en eau la lône de Jonage n'est pas nouvelle. Déjà en 2015, un premier projet avait été envisagé, mais les débits testés à l'époque étaient trop importants et des questions persistaient sur l'impact de la remise en eau, notamment pour le captage des Vernes, une source importante d'eau potable.
Depuis, des concertations avec le Parc de Miribel-Jonage et d'autres parties prenantes ont été organisées pour affiner le projet. Simon Vuylsteke, chargé de mission pour ce projet, explique que l'enjeu est double : restaurer un écosystème tout en assurant une gestion durable de l'eau.
Des essais avec des débits ajustés
À partir d'aujourd'hui, les débits d'eau seront soigneusement contrôlés. « Nous commençons avec 50 litres par seconde, un débit beaucoup plus faible que lors des essais de 2019, pour éviter les débordements et impacts négatifs », précise Simon Vuylsteke. Ce débit augmentera progressivement jusqu'à atteindre 300 litres par seconde à l'été 2025. L'objectif est de trouver le débit optimal pour que la lône se remplisse correctement sans interférer avec les autres usages de la zone. Des cartes d'ennoyage seront établies pour identifier les zones d'inondation ainsi que les impacts sur la nappe alluviale du Rhône.
Ce projet de remise en eau a également pour ambition d'évaluer l'impact écologique. Un suivi écologique précis est prévu, avec l'identification des zones en eau, des plages et des espaces où la biodiversité pourra se développer. Les équipes suivront de près les populations d'amphibiens, les castors, ainsi que la forêt alluviale, qui souffre d'un assèchement prolongé. Ces écosystèmes sont cruciaux pour la faune locale et pour la résilience environnementale de la région.
Visites pédagogiques sur le site
Pour associer le grand public à cette démarche, des visites pédagogiques sont organisées sur le site, avec la possibilité pour une vingtaine de participants d'être accompagnés par des animateurs nature pour découvrir les enjeux du projet.