Photographie / Jusqu'au 9 novembre la galerie Vrais rêves propose de découvrir le dernier projet du photographe espagnol axé sur les grands portraits de l'histoire de la peinture, transformés par un travail délicat et acharné.
L'aventure entre Eduard Ibañez et la galerie Vrais rêves se poursuit depuis bientôt un quart de siècle et ne semble aucunement vouloir s'interrompre. Pour sa quatrième venue, le photographe espagnol dévoile sa dernière série au titre ambitieux Résurrection : un regard différent du portrait.
De quel regard est-il question ici ? En explorant la cinquantaine d'images exposées sur les deux niveaux de la galerie, la réponse à cette interrogation surgit naturellement, s'échappant de la texture fibreuse des visages. Le regard s'avère être historique, stratifié et incisif, porteur d'une image devenue iconique mais troublée par un décalage imprévu.
Des portraits qui troublent les clichés
Eduard Ibañez s'empare des portraits officiels des rois et reines, princes et princesses, ducs et duchesses que les artistes ont livrés à l'histoire, pour insérer un élément troublant. À travers le photomontage, la chair se mue en bois : les visages et les corps se métamorphosent, brouillant la vision sans pourtant viser la défiguration.
Tel le devenir-animal de Deleuze et Guattari, chez Ibañez, on sent s'agiter une forme étrange de travail traversé par des forces qui transforment la partie vulnérable des personnages en chair ligneuse, matière vouée depuis des millénaires à la fixation des traits de l'humain.
Résurrection : un regard différent du portrait par Eduard Ibañez
Jusqu'au samedi 9 novembre à la galerie Vrais Rêves (Lyon 4ᵉ) ; entrée libre