Théâtre en musique / À travers son histoire familiale, et sous forme de concert, Nadège Prugnard revisite le Portugal de Salazar et celui d'aujourd'hui.
À la tête du Centre national des arts de la rue, les Ateliers Frappaz de Villeurbanne depuis un an, Nadège Prugnard est aussi et avant tout une autrice, actrice et metteuse en scène dont Fado dans les veines — que nous n'avons pas vu malgré sa création en 2020 — sera présenté à Oullins. Ce travail est le récit de ce qui lui a préexisté, « un exil, l'histoire de mon grand-père portugais et de milliers d'autres qui sont arrivées en France en fuyant le pouvoir autoritaire de Salazar [NDLR : le sien a débarqué dans l'Hexagone en 1926 dans la foulée du coup d'État]. C'est de cette migration ancienne, intime, politique, de ce fado de l'âme et de l'exil dont j'ai voulu faire poème » dit-elle. Sur le plateau, elle s'entoure de musiciens, scande ses textes et tourne autour de cette question : « quoi saudade en moi pour toujours ? ».
Voilà qui la ramène à son propre parcours. Sous forme de concert (trois chanteuses et trois musiciens aux cuivres, batterie...) mais aussi à une table de banquet, Nadège Prugnard a imaginé un spectacle à son image : d'une folle énergie aux couleurs rougeoyantes. Elle retrouve là cette « langue arrachée » qu'elle ne parle pas et fait ainsi suite à une autre histoire de migration, No Border, composé dans la Jungle de Calais où elle a passé du temps, au chevet d'une humanité malade.
Fado dans les veines
Jeudi 7 et vendredi 8 novembre à la Renaissance (Oullins) ; de 5 à 27€