Art contemporain / La Fondation Bullukian invite, à travers une belle exposition monographique, à découvrir l'œuvre sensible et esthétique de Raphaëlle Peria.
Précieux et curieux travail d'orfèvre que celui de Raphaëlle Peria : à partir de prises de vue photographiques de paysages (mais aussi d'arbres isolés, d'oiseaux, de coraux, de plantes...), la jeune artiste, née en 1989 à Amiens, opère un minutieux travail de retrait de la matière à l'aide de gouges, de fraiseuses de dentiste ou de pointes sèches. « Comme je travaille toujours avec de petits outils, on perçoit certainement moins cette texture triturée de l'image. On se perd plus facilement dans l'œuvre qui devient un véritable paysage à parcourir, un espace. » écrit Raphaëlle Peria sur le site de la galerie parisienne Papillon qui la représente depuis plusieurs années.
Et, en effet, on se perd avec une certaine délectation esthétique parmi ses très grands formats, celui notamment d'une mare (ou d'une rivière ?) au sein d'une forêt qui mesure au moins quatre mètres de long. Le réalisme photographique s'entrecroise avec l'abstraction du blanc créé par soustraction de l'image. Au-delà du simple plaisir visuel, les oeuvres expriment aussi les fragilités de la mémoire et des milieux naturels représentés, et révèlent dans l'image de nouvelles sources de lumière.
L'artiste bénéficie à la Fondation Bullukian d'un bel accrochage où ses œuvres sur photographies sont accompagnées de quelques petites installations et d'une vidéo.
Dérives de nos rêves informulés, Raphaëlle Peria
Jusqu'au 4 janvier 2025 à la Fondation Bullukian (Lyon 2e) ; entrée libre.