Santé / L'ARS Auvergne-Rhône-Alpes, en concertation avec l'URPS et divers conseils régionaux, a révélé sa carte actualisée des zones de priorité pour l'installation des chirurgiens-dentistes libéraux.
Pour contrer la désertification médicale, l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes a établi une nouvelle cartographie des zones éligibles aux aides pour l'installation des chirurgiens-dentistes libéraux. Ce zonage repose sur l'Accessibilité Potentielle Localisée (APL) 2022, un indicateur de la DREES qui évalue la densité de professionnels par habitant. En classant les territoires de vie-santé (TVS) en cinq catégories, le nouveau zonage répond aux besoins critiques dans les zones les moins desservies :
Zone très sous-dotée (35 % de la population) : ces 168 TVS couvrent principalement des localités rurales ou périurbaines, souvent éloignées des centres urbains. Parmi les zones très sous-dotées, on retrouve par exemple les secteurs de Valserhône, Meximieux et Châtillon-sur-Chalaronne dans l'Ain ; Le Mayet-de-Montagne et Montluçon dans l'Allier ; et Saint-Agrève en Ardèche. Ces zones bénéficient d'aides à l'installation, avec une revalorisation à hauteur de 50 000 € sur 5 ans, et d'une aide au maintien d'activité de 4 000 € par an sur trois ans pour soutenir les praticiens déjà en place
Zone sous-dotée (7 % de la population) : ces 19 territoires sont éligibles au contrat d'engagement de service public (CESP) et aux aides des collectivités locales pour encourager l'installation. Quelques exemples incluent Divonne-les-Bains et Villars-les-Dombes (Ain), ainsi que Brioude en Haute-Loire.
Zone intermédiaire (40 % de la population) : bien qu'elles ne bénéficient pas d'aides directes, ces zones nécessitent un suivi attentif en raison de leur équilibre précaire en termes d'offre de soins. Les grandes communes telles que Bourg-en-Bresse, Le Puy-en-Velay et Clermont-Ferrand figurent dans cette catégorie, ainsi que certaines zones périurbaines autour de Lyon, telles que Givors et Sainte-Foy-lès-Lyon.
Zone très dotée (15 % de la population) : ces zones, comprenant les pôles urbains majeurs comme Lyon et Annecy, sont bien pourvues en praticiens. Elles ne sont pas éligibles aux aides incitatives, mais bénéficient de la politique de régulation pour éviter un excès de praticiens par rapport à la demande.
Zone non prioritaire (3 % de la population) : une nouvelle régulation du conventionnement y est appliquée. À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, ces zones suivront une politique de « 1 départ pour 1 arrivée » pour maintenir un équilibre entre le nombre de professionnels et la population locale. Parmi elles, on compte certains quartiers lyonnais, comme les 2ᵉ et 3ᵉ arrondissements, ainsi que des villes telles que Pierre-Bénite.
Des aides renforcées pour les zones critiques
L'ARS a également élargi les conditions d'éligibilité aux aides. En zones très sous-dotées, les praticiens peuvent accéder au CESP, tandis que les collectivités territoriales peuvent proposer des subventions complémentaires pour attirer les jeunes diplômés et réduire l'inégalité géographique des soins. Ce dispositif repose sur une collaboration entre les ARS, les CPAM pour le conventionnement, et les syndicats, afin de garantir une répartition efficace des ressources et une réponse ciblée aux besoins en santé.