Inclusivité / Depuis plusieurs années, la Fête des lumières se veut être un terrain d'expérimentation en matière d'inclusion. Cette année encore, la fête accueille des dispositifs variés et des œuvres spécialement pensées pour les publics en situation de handicap.
Les deux années précédentes, des jeunes autistes ainsi qu'un artiste sourd avaient proposé des œuvres inédites lors de la Fête des lumières. Cette année, c'est place de la bourse (Lyon 2ᵉ) que l'artiste britannique Amelia Kosminsky présente Celestial Brainstorm. Il s'agit d'une gigantesque lanterne rotative, inspirée par ses propres perceptions et illustrant les mécanismes de son cerveau épileptique. Diagnostiquée autiste et atteinte d'épilepsie photosensible, elle partage une réflexion sur les liens entre lumière, neurologie et émotions au travers de son œuvre.
Sur les quais de Saône, L'Enfant lumière de Lightning Hope propose également une expérience multisensorielle conçue pour être accessible aux personnes sourdes ou malvoyantes. L'installation mêle audio-description et gilets vibrants. Ces derniers (au nombre de cinq) retransmettent les vibrations sonores de la musique, offrant de nouvelles façons d'interagir avec l'art. D'après Julien Pavillard, coordinateur général et directeur artistique de la Fête des lumières : « Par expérience, c'est déjà un nombre significatif [de gilets ndlr] pour qu'un petit groupe puisse assister à la projection. » Les casques et gilets sont disponibles à l'espace dédié aux personnes en situation de handicap sur les quais des Célestins.
Des parcours adaptés
Cette édition 2024 présente aussi deux “parcours adaptés” sur la Presqu'île, offrant des distances et des durées modulées selon les besoins. Ces visites guidées permettent aux personnes à mobilité réduite ou souffrant de troubles sensoriels de découvrir les œuvres loin des flux les plus denses.
Au Parc de la Tête d'Or, l'entrée Porte des Enfants du Rhône est désormais réservée aux personnes en situation de handicap, on y propose au prêt des fauteuils roulants. Les visiteurs aveugles ou malvoyants peuvent aussi profiter d'une médiation sur mesure grâce aux Souffleurs d'images. Des personnes formées décrivent en direct les installations, murmurant dans l'oreille des visiteurs les détails visuels et les subtilités des œuvres permettant à chacun de ressentir pleinement les créations.
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Des infrastructures et outils repensés
Sur la place Bellecour et au Parc de la Tête d'Or, des zones handi-accueil permettent de se reposer, de s'informer et d'accéder à des services comme des menus en format FALC (Facile à Lire et à Comprendre). L'application Handi-visible facilite la gestion des files d'attente en identifiant les visiteurs en situation de handicap.
La cartographie des itinéraires accessibles, élaborée en partenariat avec la start-up Andyamo et Keolis, est également reconduite. Cet outil numérique aide les visiteurs à se déplacer en autonomie dans les différents quartiers illuminés, tout en tenant compte des contraintes physiques ou sensorielles de chacun. Enfin, depuis 2021, la Ville de Lyon collabore avec le Collectif PAU (Pack Accessibilité Universelle), regroupant plusieurs associations de Villeurbanne spécialisées dans l'inclusion culturelle.
D'après la Ville de Lyon, le nombre de visiteurs en situation de handicap a triplé en 2023 par rapport à l'année précédente, avec plus de 1 200 participants recensés.
Fête des lumières
Du jeudi 5 au samedi 7 décembre de 19h à 23h, et le dimanche 8 décembre de 18h à 22h, partout dans la métropole, gratuit