Théâtre / La pièce culte de Yasmina Reza est de nouveau en tournée pour ses 30 ans, portée cette fois par un savoureux trio venu des Deschiens.
Classique du théâtre contemporain créé il y a tout juste 30 ans, Art de Yasmina Reza est un petit bijou d'écriture et une véritable machine à jouer. Alors qu'un homme a acheté un monochrome blanc pour 40 000 euros, un deuxième s'estomaque de cet argent prétendument jeté par les fenêtres pendant qu'un troisième compte les points. De ce postulat narratif a priori ténu, Yasmina Reza a conçu une violente comédie humaine, l'onéreux tableau étant le prétexte à un dévoilement de sentiments trop longtemps étouffés par ces trois amis bien de leur époque, saillies misogynes comprises.
Fabrice Luchini, Pierre Arditi, Jean-Louis Trintignant, Jean Rochefort, Charles Berling, Jean-Pierre Darroussin... : de grands noms ont interprété le texte au fil des années, devant des salles combles. Pour cette reprise, François Morel s'est collé à la mise en scène, qu'il a comme la plupart de ses prédécesseurs installée dans une sorte d'appartement bourgeois moderne très froid. Il campe également le rôle de l'outré, avec à ses côtés Olivier Broche (le snob) et Olivier Saladin (le perdu), soit deux autres figures de la troupe des Deschiens. Et c'est ce qui fait le sel de cette remise sur le métier, le trio de Rolls-Royce comiques, plus âgés que les personnages initiaux, s'amusant avec leur réelle amitié connue du public, jusqu'à une dernière image simple mais émouvante.
Art
Mardi 17 décembre au Toboggan (Décines-Charpieu) ; de 31, 50 à 45 euros
Jeudi 19 et vendredi 20 décembre au Radiant (Caluire-et-Cuire) ; de 21 à 42 euros