Art contemporain / Star dans le milieu de l'art contemporain, mounir fatmi est exposé par sa galerie à Lyon. À partir de tronçons de câbles coaxiaux blancs, l'artiste redonne vie à des images emblématiques de l'histoire de l'art et des cultures : Pièta, Christ, calligraphie...
Né en 1970 à Tanger, formé à Rome, Casablanca, Amsterdam, débutant sa carrière comme publiciste avant de revenir à la création artistique, mounir fatmi (oui, l'artiste a enlevé les majuscules de son nom et prénom) a un parcours aussi hétéroclite que son champ disciplinaire : dessin, peinture (à ses débuts), vidéo, installation... Il a été exposé dans les plus grands musées internationaux et a participé à deux reprises à la Biennale d'art contemporain de Venise. En 2010, il était parmi l'un des 500 artistes internationaux les mieux côtés du marché.
La légende voudrait qu'il ait été marqué, dans sa plus tendre enfance, par les marchés aux puces du quartier pauvre de Tanger où il habitait, réserve de merveilleux et tout autant de bric-à-brac d'objets divers plus ou moins obsolètes... En effet, ses œuvres les plus connues (entre sculptures et installations) usent de matériaux emblématiques de nos sociétés de l'information et de la consommation : néons, photocopieurs, cassettes VHS, câbles d'antennes télévision... Dans les poubelles de la technologie à l'obsolescence quasi immédiate et parfois programmée, mounir fatmi se fait archiviste ou archéologue, sublimant les déchets de nos médiums.
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Blanc sur blanc
La galerie Ceysson-Bénétière consacre à l'artiste une exposition monographique qui réunit l'intégralité de ses œuvres en câbles coaxiaux blancs, créées ces 25 dernières années. Soit une expo quasiment blanc sur blanc où tout pourrait disparaître, si ce n'est que mounir fatmi en sculpte des images, toutes sortes d'images : une Pièta, un portrait du Christ, de la calligraphie arabe, des représentations abstraites... C'est virtuose et impressionnant visuellement, mais pas seulement bien sûr : l'artiste parvient ici à faire circuler les cultures et les époques, et à maintenir une mémoire des formes et des icônes que la technologie, quoiqu'elle en prétende, ne peux effacer ou dépasser. On voudrait oublier, on voudrait se câbler sur un hyper présent, mais les images viennent nous hanter ou nous réconforter, même parmi les débris dérisoires de câbles en plastique...
mounir fatmi « If you don't know me by now »
Jusqu'au 18 janvier 2025 à la Galerie Ceysson & Bénétière (Lyon 1er) ; entrée libre